mardi 23 août 2016

Gabon: Un Sauveur nommé Jean Ping!

Refusant d'affronter sa réalité de servitude, l'africain louvoie et se dribble lui-même constamment. Cette attitude adossée à une panoplie de proverbes et de "sagesses populaires" autojustificateurs ne fait que retarder l'avènement d'une Afrique nouvelle reprenant entièrement sa place dans la marche du monde au profit de ses enfants. 
A trop vouloir contourner les difficultés inhérentes à la lutte pour la libération, les peuples asservis font le lit de leur propre servitude et assombrissent "intelligemment" l'avenir de leurs descendances. Et ceci, pour longtemps.

A trop vouloir contourner la lutte pour la libération, les peuples asservis rusent et s'accrochent à n'importe quel marchand d'illusions se proclamant converti à la cause du peuple. Tel est le cas d'une bonne partie de notre peuple du territoire de Gabon, territoire pétrolier de près de 2 millions d’habitants dessiné et implacablement maîtrisé, à l'instar d'autres enclos coloniaux abusivement appelés Etats africains, par la France et ses multinationales. Beaucoup dans ce territoire auraient trouvé dans la personne de Jean Ping, le "Sauveur", le "Changement" face à Ali Bongo, le continuateur de l'oeuvre coloniale de son feu père Omar Bongo.

Dans la phase historique que nous traversons depuis 3000 ans à présent, rien ne serait plus dangereux que de nous mettre un bandeau sur les yeux pour nous éviter de nous voir tels que nous sommes et surtout de voir les travaux d'Hercule qui nous attendent. Il faut le dire, et avec force, même en déplaisant aux laudateurs de celui qui "ferait mieux qu'Ali Bongo", que Jean Ping et Ali Bongo sont les deux faces d'une même pièce. C'est bonnet blanc, blanc bonnet. Elevés dans la même cour, Jean Ping et Ali Bongo sont de la même école pensée. Les deux disposent du même carnet d'adresse, des mêmes réseaux. L'identité a été si loin entre les Bongo et Ping que celui-ci avait épousé Pascaline Bongo, puissante fille d'Omar Bongo. Ministre de tout et de rien un nombre incalculable de fois sous Omar "Le Grand", Jean Ping fut finalement propulsé à la tête de la mascarade dénommée Union Africaine où, par opportunisme que par conviction profonde, il proposa une médiation comme alternative à la guerre ourdie par le trio Sarkozy, Cameron et Obama accompagné des boutefeux d'Israël et du Qatar contre la Libye de Khadafi. 
Seuls donc la naïveté et le manque de courage face à nos responsabilités devant l'histoire poussent les nôtres en territoire du Gabon à conclure que le premier "vaut mieux" que le second.

Le leadership de la rupture devant annoncer une Afrique nouvelle est manifestement loin d'ici. La faute n'est pas uniquement due aux occidentaux et aux autres puissances exerçant leur domination sur l'Afrique. La faute est aussi, sinon surtout, le fait des africains eux-mêmes qui refusent obstinément d'affronter la réalité qui est la nôtre.

Au moment où les clairons résonnent dans un certain milieu panafricaniste superficiel et de petits bras pour annoncer l'avènement du "changement" dans le territoire du Gabon, pénétrés du sens de l'histoire et de la gravité de la situation des africains, non seulement en Afrique mais aussi dans le monde, nous ne pouvons que faire nôtres les propos de Sankara qui, du haut de sa trentaine d'années, avait vu là où beaucoup de ses prédécesseurs préoccupés à lécher le maître ne pouvait pas voir: "L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère..."

Komla Kpogli

jeudi 18 août 2016

La lumière sur Rio vient des ténèbres.

Le Brésil est sous le feux des projecteurs ces derniers: les jeux olympiques 2016 s'y déroulent. 
Ce pays abritant 95 millions de noirs (Afro-brésiliens) est le deuxième "Etat noir" au monde après le Nigeria. Un pays extrêmement raciste, car marqué profondément par les razzias négrières transatlantiques et le colonialisme.
Rio de Janeiro était, en plus de 3 ports du pays, le plus grand de débarquement des noirs faits esclaves en Afrique. 
Les esclaves se sont révoltés plusieurs fois dans ce Brésil esclavagiste. L'une des plus célèbres révoltes, à la fin du XVIIe siècle, aboutit à la fondation d'une république noire au Pernambouc (nord-est du Brésil) : Palmares, dénomination donnée par les Portugais, alors que ses fondateurs l'avaient baptisée Angola Janga.
Plus au sud, à Salvador de Bahia, survient le 25 janvier 1835 une révolte d'une ampleur sans précédent : des esclaves, pour la plupart Yoroubas (originaires du Nigeria actuel), réduisent la ville en cendres. La menace que fait planer leur désespoir renforce le camp abolitionniste qui finira, le 13 mai 1888, par obtenir la loi Aurea (ou loi d'Or) mettant fin officiellement à l'esclavage au Brésil.

Dans le Brésil d'aujourd'hui, les "noirs", enfin, ceux qui sont conscients se battent toujours afin que ce pan de l'histoire sorte de l'oubli volontaire dans lequel il est plongé par l'élite dirigeante.

Komla Kpogli

dimanche 14 août 2016

Le Franc CFA a 70 ans: La Métropole souhaite un Joyeux anniversaire aux Colonies!

Que dire sinon souhaiter un "joyeux anniversaire" aux colonies africaines qui se croient toujours indépendantes "depuis les années 60". 

Nous n'avons pas honte. C'est normal, puisque beaucoup trop d'africains ne savent pas ou ne souhaitent pas savoir dans quel monde nous vivons et où nous nous dirigeons en tant que peuple dérouté de sa voie de progression naturelle et reprogrammé pour leurs besoins par les différents conquérants depuis 3000 ans à présent. Non seulement, 14 pays africains et les Comores conservent solidement et fièrement leur liens avec la Métropole par le biais du Franc CFA (Franc des Colonies Françaises d'Afrique rebaptisé astucieusement Franc de la Communauté financière d'Afrique), mais surtout la totalité du continent africain qui incarne avec fierté le visage de ses dessinateurs occidentaux garde ses barrière-frontières, les langues coloniales, le code vestimentaire du colon, les noms du colon, les religions du colon, l'école coloniale...L'ensemble du continent africain continue également d'être au service du colon avec des produits agricoles coloniales où le café, le cacao, "les fruits exotiques" et les fleurs ont une place de choix. Ce sont quasiment les seules cultures qui bénéficient des rudiments de l'Encadrement par des commis appelés "Encadreurs". Aussi, le continent africain continue-t-il de fournir à l'extérieur ses ressources naturelles pour des produits finis consomptibles. 
L'Afrique n'a jamais été autant sous colonisation qu'en étant "indépendante". D'ailleurs l'armée française et bien d'autres rappellent qui commande dans les enclos coloniaux africains. C'est dire donc que la colonisation se porte très bien, malgré les dénégations de plusieurs africain.e.s qui, gonflé.e.s par une sorte de fierté du dominé et du vaincu, répètent naïvement la propagande enseignée par le Maître à savoir que les territoires africains abusivement appelés "pays africains" sont indépendants depuis les années 1960.

La Métropole vous souhaite, à vous peuples bouffeurs du Franc CFA, un très "joyeux Anniversaire". 70 ans, ça se fête!!!! Allezzzzzzz!!! Toutes et Tous chantons et dansons: Indépendance chachaaaaa..."

Komla Kpogli