samedi 22 février 2014

CE QUE LES SINOPHILES AFRICAINS NE DISENT PAS

Les laudateurs de la Chine en Afrique, manifestement préoccupés plus par leur petit business import-export et par les perdiems de propagandistes-évangélistes pro-chinois que par l'avenir du peuple noir, se gardent bien de rappeler aux africains que c'est d'abord la maîtrise de son espace global par un peuple qui le conduit à résoudre les problèmes auxquels il fait face. Ils se gardent bien de dire aux africains qui les suivent que les Chinois eux-mêmes, confrontés à la domination coloniale entre 1839-1949 et dispersés pour toutes fins utiles, ont dû se battre depuis les Boxers jusqu'aux communistes maoïstes en passant par les nationalistes conduits par Sun Yat-Sen pour libérer leur territoire de l'emprise étrangère (britannique, française, allemande, étasunienne, japonaise, et même russe) maintenue localement grâce à une "élite chinoise" égoïste et absolument corrompue dont la survivance était fonction de son niveau d'obéissance aux dominateurs.


Ce n'est qu'après un long combat acharné, sanglant et douloureux contre l'ennemi extérieur et son allié de l'intérieur que la Chine a pu recommencer à rebâtir son économie et son plus largement son histoire. Il est donc tout à fait inutile voire trompeur d'admirer ou de pousser les gens à louanger les chinois d'aujourd'hui sans leur dire d'où ceux-ci viennent et les moyens avec lesquels ils sont parvenus à se re-hisser sur le toit du monde. Contrairement donc à ce que suggèrent nos ChiNoirs (ces africains plus chinois que les chinois eux-mêmes), l'Afrique devra passer obligatoirement par le combat libérateur. Tôt ou tard! Et le plus tôt, c'est mieux. Le rêve ou le "projet" vendu à une masse d'hommes qui veut s'éviter la lutte libératrice et les risques qu'elle comporte pour reprendre la main sur l'économique en Afrique restera un rêve de fièvre, sauf, peut-être, pour un petit nombre d'africains qui, sciemment ou accidentellement, fera une petite fortune en tant qu'intermédiaire (comme ce fut le cas des élites locales occidentalisées) entre les nouveaux maîtres de l'Afrique et les populations locales. A l'extraversion d'hier et actuelle d'une Afrique tournée vers l'Occident, vient s'ajouter une autre extraversion: celle vers l'Asie. A nous de voir ce que nous voulons pour nous-mêmes et surtout pour nos descendants!

KPOGLI Komla, 20 février 2014