mercredi 13 novembre 2013

De quoi se plaint-on?



Un peuple a été complètement sorti de l'histoire, puis esclavagisé durant des siècles et des siècles par pratiquement toutes les autres grandes civilisations. Le même peuple est directement colonisé ensuite. Pour mieux le lier aux maîtres et l'infantiliser durablement, on l'a christianisé et surtout civilisé par l'école, le commerce et l'agriculture coloniale. A ce peuple on a fabriqué et imposé un élite coloniale qui approfondit quotidiennement l'extraversion du continent et refuse obstinément de comprendre l'histoire et le monde pendant que beaucoup d'Africains, alors même qu'ils sont méprisés, choisissent d'embrasser le maître en voulant le servir dans des gouvernements colonialistes occidentaux. Refusant de nous assumer malgré tous les dons de la Nature et surtout malgré les sanctions d'une histoire impitoyable pour les affaiblis qui se la jouent arrogants et suffisants dans la dispersion, nous abandonnons tout, nous oublions notre histoire et nous sommes séduits par le dernier venu pourvu qu'il nous brandisse le mouchoir blanc qui cache ses réelles intentions. Et on se plaint du racisme? Du petit racisme du coin? Qui peut respecter un pareil peuple? Malgré les lendemains encore plus durs qui sont à l'horizon, ici on s'amuse, on joue, on bavarde, chacun dans son coin. Croyant combattre la vacuité et le mépris dans lequel les autres nous tiennent, certains vont jusqu'à louer certains de nos tyrans qui jouent de notre crédulité. Quelle lâcheté quand même quoi! On ne change jamais les règles du jeu avec les larmes, les coups de menton ici ou là. On ne change jamais les règles en s'acoquinant davantage au maître qui n'a que mépris à l'esclave qui fait tout pour s'accrocher à lui.


Bon peuple Noir, rien ne nous sera donné. Tout, absolument tout sera gagné par la force de nos mains, la confiance retrouvée en nous-mêmes et surtout par la redécouverte d'un projet et d'un destin collectifs.

KPOGLI Komla

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