mercredi 20 février 2013

GBAGBO-CHAVEZ: l'un devant la CPI, l'autre rétabli au pouvoir par son peuple.


Le 11 avril 2002, les USA et leurs hommes de main au Venezuela orchestraient un coup d'état militaire contre Hugo Chavez. Pedro Carmona, président du syndicat des patrons fut proclamé président par interim à sa place le 12 avril 2002, avec dissolution du Parlement. Le 13 avril, au petit matin, des millions de partisans de Chavez sortirent dans la rue. Chavez est alors transféré sur une base navale à Turiamo, où il marque dans une note manuscrite "Je n'ai pas renoncé au pouvoir légitime que le Peuple m'a donné". Après ceci, il est transféré à l'Île La Orchilla. Le peuple vénezuelien marcha alors aussi bien sur la télévision que sur la présidence confisquées par Carmona et ses partisans. Entre temps, les USA annoncèrent avoir reconnu le "nouveau gouvernement". Mais, le peuple fut encore plus décidé et réussit à mettre en déroute les putschistes qui prirent la fuite. Au petit matin du 14 avril une unité heliportée libère Chavez à La Orchilla et le ramène à Caracas pour le rétablir au pouvoir. N'eût été la présence active d'un peuple organisé et courageux qui avait compris qu'il ne pouvait laisser l'histoire se faire dans et sur son dos, Hugo Chavez serait aujourd'hui probablement à la place qu'occupe le Président Gbagbo à la CPI. Les Vénézuéliens qui ne sont pas des extraterrestres non plus, eux, n'avaient pas attendu qu'on déporte leur leader devant une quelconque parodie de Cour Pénale en espérant qu'un prétendu DROIT sera dit en sa faveur. Non, ils ont immédiatement réagi pour sa libération. 
Quelle idée donc de sauter de joie d'assister à une justice lorsque celui qui juge est celui-là même qui a capturé le président Gbagbo après avoir fait des milliers et des milliers de morts à la suite d'incessants bombardements. Il a juste troqué ses treillis et matériel militaires contre le charme d'une justice qui, en réalité, n'en est pas une, et contre un Code Pénal et contre des toges de juges et d'avocats. Les Occidentaux ont parfaitement réussi leur coup: faire croire qu'ils rendent justice (au nom de qui?) et de nombreux africains, ne se satisfaisant que du décors en oubliant les rapports de force et la réalité politique qui sous-tendent ce fameux procès, tombent les deux pieds joints dans le piège. Apprenons parfois à apprendre chez les autres. Seuls les peuples qui sont prêts à se sacrifier pour leur liberté et surtout pour leur terre s'évitent les humiliations, le déshonneur et les lois dictées par les autres. Ceux qui, en revanche, espèrent pieusement, dans la prière, dans la joie ou dans la retenue due à la désorganisation et à la dispersion, que leurs maîtres leur rendent LA justice par les artifices du droit dont ils sont les seuls prescripteurs et exécuteurs sont à jamais condamnés à la servitude.

KPOGLI Komla

Laurent GBAGBO: CPI ou la politique comme justice.


C'est bien, pour les uns et les autres, d'espérer LA justice pour le président Laurent Gbagbo. Malheureusement, elle n'aura pas lieu. Ce n'est pas être un oiseau de mauvaise augure que de dire cette cruelle réalité. Ce à quoi on assiste, ce n'est pas la justice, mais LA POLITIQUE au sens pur du terme. Mais, manifestement, l'Occident, la France, l'Angleterre et Etats-Unis d'Amérique en tête, ont réussi à faire admettre à beaucoup d'Africains que la CPI est une Cour de Justice. Ils ont réussi grâce à la technique de la diffusion médiatique des procès sous forme de théâtre, à faire adhérer bien d'africains à l'idée qu'il est question de DROIT alors que la présence (honteuse!) du président Laurent Gbagbo devant cet instrument POLITIQUE qu'est la CPI n'est que le résultat du colonialisme subi par l'Afrique depuis six siècle maintenant. Le président Gbagbo n'est là que par le fait du prince franco-ONUsien. Tout ce cinéma, avec des avocats défenseurs (bien nécessaires car découlant du fonctionnement même du système) et autres dispositifs juridiques et judiciaires ont ceci de grave qu'ils confèrent une sorte de légitimité aux Occidentaux de capturer tout dirigeant africain qui leur résiste. Psychologiquement, c'est terrible car l'image qui passe c'est que l'Occident rend JUSTICE, confirmant, par ricochet, son ascendant et surtout son rôle prescripteur de la norme, alors qu'il ne fait que de la PURE POLITIQUE après avoir procédé scientifiquement, et dans une certaine mesure avec notre consentement tacite, au renversement des responsabilités.



Le président Laurent GBAGBO est soumis à un tribunal politique dénommé Cour Pénale Internationale dont la mission est de capturer et de sanctionner dans une parodie organisée, avec présence de caméras et d'avocats, ceux qui, dans les territoires qu'on aspire à garder sous domination, auront commis le péché de résister à l'ordre mondial tel que les Occidentaux l'ont établi depuis le Moyen Âge. Donc, on n'a pas capturé le président Gbagbo après avoir tué des milliers et des milliers d'africains en Côte d'Ivoire pour le relâcher 1 an plus tard. Il nous faudra donc, si nous voulons peser sur les évènements, réfléchir plutôt à ce que nous devons faire pour écourter son séjour en déportation que rêver d'une issue heureuse de cette parodie de justice.


KPOGLI Komla

"Tant que l’ordre colonial sera en vigueur en Afrique, des gugusses comme Soro Guillaume iront le plus loin possible."

LUNDI, 18 FÉVRIER 2013 


Pour comprendre le jeu de Poker entre chefs d'Etats africains, la France, les multinationales, seigneurs de guerre et barbouzes qui se passe en Côte d'Ivoire, Lynx.info s'est retourné vers l'analyste togolais Komla Kpogli, Secrétaire Général du Mouvement pour la Libération Totale et la Reconstruction de l'Afrique (Moltra). Dans cette interview, il nous décrit la Côte d'Ivoire sous Alassane Ouattara, nous peint le gugusse Guillaume Soro et s'offusque contre Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH) qui peut dire qui doit aller à la CPI et ou non ! Un condensé de tout le drame ivoirien dans une interview. Lecture !

Interview réalisée par Camus Ali Lynx.info


Lynx.info : France, multinationales, Alassane Ouattara, Blaise Compaoré, Guillaume Soro. Vous avez une idée de celui ou de ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire ?

Kpogli Komla: Chacune de ces entités tire ce qu’elle veut de la situation actuelle dans ce territoire. La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui, à l’instar de la quasi-totalité des territoires africains, est un chaos méthodiquement organisé. Ce territoire est revenu pleinement dans le circuit colonial après l’accidentelle parenthèse Laurent Gbagbo. Ce désordre intérieur facilite la canalisation de toutes les ressources vers l’extérieur. Les laquais placés au pouvoir dans ce territoire disant à voix basse que leur heure ayant sonné, mettent en pièce tout ce qui leur tombe sous la main. Ainsi, chacun vole ce qu’il peut et laisse les multinationales occidentales et, dans une certaine mesure, les multinationales des pays dits émergents faire main basse sur l’ensemble de l’économie. Les dividendes de cette rapine reviennent à Ouattara et à ses seigneurs de guerre. Mais au-delà, il y a d’autres acteurs qui bien que moins visibles, sont non moins redoutables dans ce joyeux pillage : ce sont les Israéliens, les Libanais, les Syriens, et quelques autres groupes installés depuis des siècles en Afrique. Donc, Ouattara et ses seigneurs de guerre assurent la police locale contre des miettes largement suffisantes à eux distillées par leurs mentors et soutiens d’horizons divers qui contrôlent tout l’appareil productif exclusivement confiné aux matières premières minières, agricoles et minéralières. Il n’y a pas très longtemps, on a entendu dire un peu partout que la Côte d’Ivoire est de retour sur la scène internationale. Et pourquoi donc ? Parce que les Occidentaux étaient partis là-bas tenir une conférence sur le cacao et la banane, une poignée d’euros en main. C’est dire combien, les Africains sont moqués. Quelle fierté y-a-t-il à être des « puissances » de cacao, de café, de banane, de coton, d’arachide…pour alimenter les autres ? Même aux temps du président Laurent Gbagbo, les africains de Côte d’Ivoire ne cessaient de se vanter d’être le premier producteur mondial de cacao. On va où avec ça ? Et Alassane Ouattara se paie de mots avec cet état de choses en répétant inlassablement qu’il fera de la Côte d’Ivoire un pays émergent (rires). On ne devient pas un pays émergent en accrochant les peuples qu’on régente illégitimement d’ailleurs à une économie cacaoyère, caféière, bananière, arachidière et rentière le tout solidement vissé à un Franc CFA détenu par la France et l’Europe. Un pays émergent quand on danse sur tous les toits d’être un PPTE (Pays Pauvre Très Endetté)?! Il n’y a qu’en Afrique qu’un bouffon puisse soumettre un peuple à de pareilles plaisanteries. Il n’y a qu’ici qu’on clame que compétir pour être « élu » par les maîtres de l’ordre mondial pays très « appauvri » et très endetté après s’être soumis aux mesures d’ajustements structurels renommées savamment Initiative Pays Pauvres et Très Endettés est la manifestation même d’un progrès économique. Le peuple noir a donc du boulot face à de telles moqueries. Il lui faut commencer sérieusement par réfléchir, s’organiser puis aller vers la douloureuse reconquête de son espace pour le reconstruire et pour le sanctuariser définitivement avec un dispositif militaire puissant continental au sommet duquel doit trôner l’arme nucléaire.


Lynx.info : Grèves tout azimut, pauvreté ambiante, pays divisé… Des analystes disent que la gestion d’Alassane Ouattara comme président rappelle étrangement à sa gestion comme premier ministre. C’est ça ?

Il ne peut en être autrement. Les Etats qui dominent l’histoire du monde depuis six siècles maintenant et ceux qui les rejoignent maintenant dans ce rôle directeur du monde sont à la recherche d’individus capables de jouer leur jeu dans des territoires qu’ils entendent conquérir ou garder sous leur tutelle. Alassane Ouattara et ses seigneurs de guerre rentrent parfaitement dans cette case. Donc, tous les maux que vous décrivez dans ne sont que le résultat de l’état du monde dans ce territoire.

Lynx.info : Pour le Pr Mamadou Koulibaly les promesses des amis de Ouattara quand il était au Golf Hôtel n’ont pas été honorées. Comment vous l’expliquez ?

Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. De surcroît, ces gens n’ont aucun compte à rendre aux africains du territoire de Côte d’Ivoire qui ne les ont pas mis au pouvoir. Si ces gens-là sont au pouvoir aujourd’hui, c’est à la France, aux Etats-Unis d’Amérique, à la Banque Mondiale, au FMI, à des tyrans africains qu’ils le doivent. Dans une certaine mesure, ils le doivent aussi à la Russie et à la Chine. Ces deux pays, pourtant adulés par certains africains « fâchés » avec l’Occident, avaient, comme très souvent sur l’Afrique, laissé les choses se faire ou les avaient même cautionnées par leur vote au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Voilà donc les entités envers lesquelles les satrapes de Côte d’Ivoire ont des engagements. Et, ils doivent les tenir. A défaut, ils seront virés.

Lynx.info : La Côte d’Ivoire pour beaucoup, n’appartient plus aux Ivoiriens. Le jeu de Poker qui se joue dans ce pays entre puissances Occidentales en est la vraie raison ?

Cela fait des années que nous disons publiquement que l’Afrique n’est pas le fait des africains. L’Afrique est toujours, contrairement aux dires de beaucoup, dans la colonisation. Il va de soi dans ces conditions que le territoire de Côte d’Ivoire n’appartienne pas aux africains qui y vivent. Au-delà des Occidentaux, d’autres pays en pleine ascension vers la grandeur historique s’activent et s’ancrent en Afrique. Aucun territoire africain n’échappe à cette guerre. L’Afrique demeure l’unique continent susceptible en ce 21è siècle d’être coupé, redécoupé et repartagé, car elle est non seulement désorganisée de bas en haut et de haut en bas, mais surtout elle ne dispose d’aucun Etat en son sein pourvu de la puissance de feu dissuasif. On peut même prévoir, vu l’évolution de la situation, une sorte de Conférence de Berlin nouvelle version pour voir les acteurs définir des règles évitant que cette concurrence débouche sur des chocs frontaux. A cette nouvelle conférence de Berlin, les Etats-Unis d’Amérique et la Chine pourraient jouer le rôle assumé par l’Allemagne de Bismarck au Congrès de 1884-1885, avec l’Europe, Israël, le Canada, l’Inde, la Russie, le Brésil, les monarchies du Golfe et la Turquie comme invités.

Lynx.info : Mr Komla Kpogli, vous connaissez bien la Côte d’Ivoire. Comment expliquez-vous le « coup politique » du PDCI et de Bédié qui ont préféré le Rdr qui avait mis fin à leur pouvoir contre le FPI de Laurent Gbagbo ?

Le PDCI a tout simplement joué pour éliminer un adversaire de taille. En s’alliant au RDR, plus précisément à Alassane Ouattara et à ses éléments armés, le PDCI a contribué activement à ruiner le FPI du président Laurent Gbagbo. Mais, le PDCI se dit qu’Alassane Ouattara quoiqu’il fasse sera toujours considéré par bien d’Africains de Côte d’Ivoire comme celui qui est arrivé sur le trône dans les chars et autres bombardiers français accompagnés de voyous et de criminels de guerre recrutés dans les parages et dirigés par Guillaume Soro. Ces faits font qu’aux yeux du PDCI, Ouattara ne sera jamais en mesure de maîtriser totalement la situation de sorte à garantir la sécurité des « affaires » aux investisseurs-pilleurs de divers horizons. C’est pourquoi le PDCI fait tout ce qu’il peut actuellement pour prouver à la France et à tous les autres détenteurs du vrai pouvoir dans ce territoire qu’il ferait mieux à la place d’Alassane Ouattara et ses miliciens à la présidence. Espérant convaincre ces parrains mafieux qui font et défont les régimes en Afrique, le PDCI brandit son expérience du pouvoir et son joker Houphouët-Boigny. Dans une moindre proportion, il brandit également l’ère Bédié qui ne fut pas si mal pour les parrains. Périodes au cours desquelles non seulement les français furent chez eux dans le territoire de Côte d’Ivoire, mais aussi leurs affaires connurent une prospérité foudroyante. Même si la France a fait son grand retour triomphal dans ce territoire sous Ouattara, les dirigeants du PDCI estiment qu’ils feraient mieux eux à la présidence. Et ces gens là déploient, dans cette offensive de charme, une diplomatie nocturne et silencieuse depuis un moment en direction de l’Elysée principalement.

Lynx.info : Vous voyez un retournement de situation avec la coalition FPI-PDCI- pour mettre fin à la dictature cruelle du Rdr lors des prochaines élections ?

A l’heure où nous parlons, aucun scénario n’est à exclure définitivement. « En politique, il ne faut jamais dire jamais », dixit le président Gbagbo. Lorsqu’on sait que le PDCI a été capable de s’allier à Alassane Ouattara qu’il a pourtant écarté hier sous prétexte qu’il n’est pas « ivoirien né de père et de mère eux-mêmes ivoiriens » ; lorsque le PDCI a montré qu’il peut se réclamer de Houphouët-Boigny présentée par la propagande comme l’Apôtre par excellence de la Paix et s’allier, dans le même temps, à des seigneurs de guerre conduits par Guillaume Soro, on ne peut rien écarter. Tant l’opportunisme et la propension d’être avec les vainqueurs du moment sont immenses de ce côté-là. Toutefois, il est peu probable de voir une alliance FPI-PDCI. Car, ce que le PDCI recherche depuis qu’il a perdu le pouvoir en décembre 1999 c’est la confiance de la France, véritable détentrice du pouvoir de dévolution du pouvoir dans sa « sphère d’influence ». C’est pourquoi le PDCI a coopéré dans la fermeture sanglante de la parenthèse accidentelle Laurent Gbagbo.

Lynx.info : A quelques jours des confirmations de charges contre Laurent Gbagbo, aucun seigneur de guerre de Ouattara n’a été inquiété. Comment expliquez-vous ce silence de la CPI, de la FIDH, de Human-Right et de l’Onu ?

Qui arrêtera ces seigneurs de guerre ? Alassane Ouattara qui est leur parrain local et qui normalement, dans l’ordre des comparutions devrait être le premier à être jugé? Alassane Ouattara qu’ils ont porté au pouvoir et qui en retour leur attribue des postes ? Il ne faut pas rigoler ! Ou bien, ces seigneurs de guerre vont-ils s’arrêter eux-mêmes ou vont-ils se présenter devant, on ne sait qui d’ailleurs, pour proclamer qu’ils désirent être jugés pour crimes de guerre, meurtres de masse et pillage économique?
Pour ce qui est de la CPI, de l’ONU et de leur cohorte d’ailes marchantes appelées organisations de défense des droits de l’homme, tant pis pour ceux qui croient toujours qu’elles sont là pour LA justice. Tout ceci fait partie des instruments de la boîte à outils dont les Occidentaux se servent pour punir des régimes politiques ou des acteurs socio-économiques qui ont le tort de menacer l’ordre mondial tel qu’il est dessiné depuis six siècles maintenant en voulant montrer le bon exemple aux peuples dominés. Pour le reste, rappelons à celles et ceux qui veulent y croire malgré tout que le 05 décembre 2011 sur France 24, Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH) avait fixé à “3 au minimum et au maximum à 7” le nombre des personnes à comparaître devant les tribunaux pour crime de guerre, notamment devant la CPI qui, il faut le rappeler, n’est pas une cour de justice mais un tribunal politique puisqu’elle passé son temps à sélectionner soigneusement ses inculpés et elle n’a cessé de distinguer les bons crimes commis par les Occidentaux et leurs divers sous-traitants des mauvais crimes commis par ceux qui osent les combattre. Florent Geel avait précisé que toutes ces personnes sont, selon ses propres termes « du camp Gbagbo ». Pour le reste, pris de bégaiements, le Monsieur Afrique du FIDH avait énoncé que les crimes commis par la France, l’ONU et leurs protégés locaux dirigés par le couple Ouattara-Soro « ne sont pas de même nature ». On peut donc conclure qu’en raison des critères énoncés par Florent Geel, il n’y a ni criminels, ni seigneurs de guerre, dans le camp franco-ouattariste.

Lynx.info : Selon vous, Ouattara ne « peut pas » ou ne « veut pas » envoyer ces criminels de guerre devant les tribunaux ?

Alassane Ouattara devrait être un des tout premiers à être envoyé devant les tribunaux, s’ils en existent réellement. La vérité de l’histoire c’est que ce sont les vainqueurs qui détiennent toutes les clés. Donc, ceux qui tiennent aujourd’hui le rôle prescripteur dans le territoire de Côte d’Ivoire n’iront pas s’automutiler pour faire plaisir à on ne sait quel peuple. Si les africains d’une manière générale, et ceux de Côte d’Ivoire en particulier veulent qu’il en soit autrement, ils doivent se battre et devenir vainqueurs. A ce moment là, ils pourront édicter de nouvelles normes afin de sanctionner les criminels. Mais tant que ce sont les criminels qui, forts de leur victoire, dirigent, nous n’aurons nos yeux que pour pleurer nos morts et que des mots pour décrire notre misère.

Lynx.info : Comment voyez-vous l’avenir de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire ?

Des gugusses comme Soro Guillaume iront le plus loin possible tant que l’ordre colonial sera en vigueur dans les territoires africains. Car, il est le genre même de ce que les colonisateurs appellent « l’élite indigène » appelée à collaborer dans l’exploitation de l’Afrique. Donc, Soro Guillaume est appelé à monter encore plus haut. On le voit d’ailleurs être régulièrement accueilli en France et dans d’autres capitales occidentales comme un héros. Ce qu’il est effectivement. Un héros colonial ! Les Occidentaux adorent des types comme ça, car ils sont essentiels dans le dispositif colonial. En conséquence, seuls deux phénomènes pourront bloquer son ascension: soit, un coup de son propre camp qui aura décidé de l’évincer pour une raison ou une autre, et dans ce cas, c’est qu’on lui aura trouvé un successeur plus sûr et plus pervers, soit le peuple africain de Côte d’Ivoire en fusion avec des compatriotes africains d’autres territoires, dans un élan révolutionnaire, renverse l’ordre cannibale établi en Afrique, avec pour conséquence la destruction de tous les satrapes qui l’immobilisent dont Soro Guillaume.

Lynx.info : Nous ne pouvons terminer cet entretien sans évoquer l’arrestation de Charles Blé-Goudé. Dites-moi, arrêter Charles Blé-Goudé aura été un jeu d’enfants. Comment expliquez-vous que Ouattara sans beaucoup d’efforts parvient à mettre la main sur tous ses ennemis en fuite ?

Jamais l’Afrique n’a été autant uniformisée au sommet. Même aux pires moments des razzias négrières transatlantiques et arabo-berbères, même aux temps les plus sombres de la colonisation directe, il y avait dans des territoires africains des dirigeants au pouvoir qui résistaient et qui, de ce fait, constituaient des motifs de fierté et donc des modèles. 2011 a emporté les deux derniers résistants Laurent Gbagbo et Mouammar Kadhafi certes avec leur fragilité et leurs contradictions, mais des résistants quand meme. Ceux-là avaient de l’envergure et un discours assez audacieux dans cet ocean africain rempli de piranhas obséquieux envers leurs maîtres mais royalement sanguinaires envers notre peuple. 2011 a inauguré le printemps des cancres et des laquais à savoir les Gnassingbé, les Bongo, les Sassou, les Zuma, les Bozizé, les Guelleh, les Compaoré, les Rajoelina, les Jonathan...qui font la pluie et le beau-temps devant des populations qu'ils immobilisent. Etant dans le meme bateau, ces gens-là constituent une sorte de syndicat qui vole au secours de tout membre en difficulté. Ils ont un même ennemi à savoir tout Africain qui incarne une autre vision. On a vu la même débauche d’énergie lorsqu’il s’était agi de renverser le président Laurent Gbagbo. N’a-t-on pas vu les pires tyrans qui s’accrochent aux miettes du pouvoir colonial depuis des décennies à coups de massacres, de hold-up électoraux et de corruption ainsi que les petits bouffons qui ont succédé à leur père dans le sang et les larmes dans certains territoires mobiliser leurs fameuses armées pour aller donner une bonne leçon de démocratie à ce “dictateur” de Gbagbo? Ils ont tous coopéré pour porter Alassane Ouattara et ses gangs au pouvoir. Il est de leur devoir de les aider à traquer et à capturer tous leurs “ennemis” que sont les résistants. Mais au-delà de tout ceci, la capture de Blé Goudé pose plus la question d’une base-arrière à partir de laquelle les résistants africains pourront se déployer. Il faut y réfléchir sérieusement.

Lynx.info : Beaucoup vont jusqu’à dire qu’il y a bien une main française et surtout la main de l’Onuci derrière tout ceci….

L’hymne national que le régime Franco-Gnassingbé Eyadéma avait fait chanter aux africains du Togo durant 30 ans disait « écartons tout mauvais esprit qui gêne l’unité nationale, écartons-le tout comme l’impérialisme. Les règlements de compte, la haine et l'anarchie ne font que freiner la révolution. Si nous sommes divisés, l'ennemi s'infiltre dans nos rangs pour nous exploiter. A l'Union, l'Union, l'Union, Oh, Togolais! Nos ancêtres nous appellent. La Paix, la Paix, la Paix,Oh, Togolais! Nos aïeux nous l'ordonnent.». Ce couplet qu’on chantait à tue-tête cachait mal la réalité de la tyrannie. On est exactement dans ce schéma en Côte d’Ivoire aujourd’hui. Il faut écarter, sous-entendu, détruire, tuer « tout mauvais esprit » qui étant libre dans la nature peut constituer une gêne à l’ordre établi en Afrique depuis cinq siècles maintenant. Il faut traquer et liquider « tout mauvais esprit » qui puisse troubler par sa seule existence hors de contrôle la bonne marche des affaires. La main française et le bras onusien, c’est-à-dire le bras européo-étatsunien ont toujours frappé les africains. Au-delà des chiens renifleurs que sont les tyrans africains, ces gens-là espionnent eux-mêmes directement les africains allègrement en écoutant facilement toutes les communications, ils interceptent facilement les messages, ils contrôlent l’espace africain qu’ils observent librement et ils disposent à présent des bases de lancement de drones au Mali, en Ethiopie, à Djibouti en Ouganda aux côtés des flottes aériennes de surveillance basées au Burkina Faso, en Mauritanie et au Soudan du Sud. Les drones ont commencé par agir déjà. Bientôt, ils vont cibler des opposants, rebaptisés « dangereux terroristes » dans le jargon d’Obama et de ses lieutenants. C’est dire la facilité avec laquelle ils peuvent écarter « tout mauvais esprit ». C’est dire aussi l’immensité des batailles qui attendent les Africains s’ils tiennent à reconquérir leur espace.

Lynx.info : Komla Kpogli merci.

C’est à nous de vous remercier.


vendredi 15 février 2013

26 FEVRIER 1885: ET L'AFRIQUE ENTRA DANS UN PROFOND COMA



A peine sortie des fers négriers, l'Afrique va rapidement se retrouver au coeur des rivalités coloniales qui vont succéder aux rivalités esclavagistes connues les quatre siècles précédents. La Belgique, plus précisément le Roi des Belges représenté par Henry Stanley ( Gallois, de son vrai nom John Rowlands, devenu l'Américain Henry Stanley, enfant bâtard, car sa mère ne lui a jamais dit le nom de son père) et la France représentée par Savorgnan de Brazza vont vite s'affronter sur le bassin du Kongo que chacune des parties veut disposer exclusivement. En 1876 déjà, le rusé roi des Belges pour s'emparer du Kongo sans se faire remarquer par des géants tels que l'Angleterre, la France, le Portugal, l'Empire Ottoman...va réunir une conférence à Bruxelles pour soi-disant lutter contre les "esclavagistes arabes" et apporter le bonheur chrétien dans le territoire. Pour cela, Léopold 2 va créer l'Association Internationale Africaine (AIA) qui sera transformée 2 ans plus tard en Association Internationale du Congo (AIC) toujours avec des objectifs humanitaires qui cachent ses vrais intentions qui sont purement économiques. Le Portugal, vieil occupant de la région n'entendait pas laisser faire. Il va conclure un accord avec l'Angleterre pour bloquer l'accès à l'océan à l'AIC. De Brazza arriva au nom de la France. Le Portugal voyant la situation se compliquer, va émettre l'idée d'une conférence pour un partage équitable de la région. L'Allemagne qui, jusque-là, observait la scène à distance non sans intérêt, va s'emparer de cette idée pour convoquer une réunion à Berlin. Du 14 novembre 1884 au 26 février 1885, Bismarck rassemble les acteurs coloniaux pour donner à l'ordre colonial africain sa légitimité et sa légalité. Il s'agit pour le Chancelier Bismarck de mettre fin aux occupations "sauvages" en instituant des règles visant à déterminer entre pays européens concurrents en Afrique le droit de la première occupation, à ouvrir à la navigation libre les voies hydrographiques, et à statuer sur le traitement de la main-d'oeuvre locale. La déclaration de la conférence est clair:
"Voulant régler, dans un esprit de bonne entente mutuelle, les conditions les plus favorables au développement du commerce et de la civilisation dans certaines régions de l'Afrique, et assurer à tous les peuples les avantages de la libre navigation sur les deux principaux fleuves africains qui se déversent dans l'Océan Atlantique; désireux, d'autre part, de prévenir les MALENTENDUS et les CONTESTATIONS que pourraient soulever à l'avenir les prises de possessions nouvelles sur les côtes d'Afrique, et préoccupés en même temps des moyens d'accroitre le bien-être moral et matériel des populations indigènes, ont résolu, sur l'invitation qui leur a été adressée par le gouvernement impérial d'Allemagne, d'accord avec le gouvernement de la République française, de réunir à cette fin une conférence à Berlin et ont nommé pour leur plénipotentiaires, savoir: 


(Les pays ayant pris part aux travaux):


1. S.M L'empereur d'ALLEMAGNE
2. roi de PRUSSE
3.S.M L'Empereur d'AUTRICHE, roi de bohème et roi apostolique de HONGRIE
4. SM Roi des BELGES
5. S.M Roi du DANEMARK
6. S.M le Roi d'ESPAGNE
7. Le président des ETATS-UNIS D'AMERIQUE
8. Le président de la REPUBLIQUE FRANCAISE
9. S.M La Reine du ROYAUME UNI, de la GRANDE-BRETAGNE ET d'IRLANDE, impératrice des INDES
10. S.M Le Roi d'ITALIE
11. S.M Le Roi des PAYS BAS, grand duc de LUXEMBOURG
12. S.M Le Roi de PORTUGAL et des Algaves
13. S.M L'Empereur de toutes les RUSSIES
14. S.M Le Roi de SUEDE et NORVEGE
15. S.M l'Empereur des OTTOMAN (TURQUIE)"


De cette conférence va sortir l'Acte de Berlin qui attribua à la Belgique, le Congo sur 2 millions de km2, l'autre côté du fleuve Congo (Congo Brazza 500.000 km2) et le Niger furent attribués à la France . L'Angleterre aura le contrôle du Delta du Niger (Nigeria). Au Portugal reviendra le Cabinda. Elle marqua aussi la puissance de l'Allemagne qui, à partir de cette conférence, rentrera dans la compétition pour l'accaparement de l'Afrique. L'Acte de Berlin décréta aussi que Toute puissance européenne installée sur la côte peut étendre sa domination vers l'intérieur jusqu'à rencontrer une « sphère d'influence » voisine. Mais, elle précise qu'il n'y aura réelle annexion territoriale que s'il y a une preuve: "Traité conclu avec les indigènes". Ceci va susciter une course sanglante de la part des Européens pour ravir des signatures aux africains contraints par des guerres incessantes et des coups d'états remplaçant ici ou là des rois résistants qui seront, entre autres, déportés ou tués tout simplement.


Avec cette conférence de Berlin, l'Afrique est entrée encore plus profondément dans le coma dans lequel des siècles de razzias négrières arabo-musulmanes et industrialo-européennes l'avaient déjà plongé. L'Afrique est devenue à partir de ce moment, un espace morcelé où chacune des puissances européennes ancre profondément son influence. Les indépendances fictives ne feront qu'accentuer le phénomène avec une OUA (Organisation de l'Unité Africaine) confirmant ce morcellement colonial qui ne subira de modifications qu'à l'issue des deux guerres intra-européennes rebaptisées Guerres Mondiales. Plus tard, d'autres conflits coloniaux interviendront pour lui apporter ici ou là des retouches et d'autres sous-fragmentations, toujours dans le même objectif: maîtriser l'Afrique et ses ressources.


15 février 2013


KPOGLI Komla 
MOLTRA

vendredi 8 février 2013

Une Europe qui frappe les pauvres sur son propre sol peut-elle aider les africains?


Nous l’avons toujours dit et répété : « l’aide aux pays africains » est un business qui rapporte gros aux donateurs qui se sont toujours présentés comme de bons samaritains ou une sorte d’envoyés de dieu chargés de prendre soin sur terre de l’homme noir. Les pays qui font le business de l’aide viennent de démontrer aux yeux du monde que si leur industrie, comme toute autre entreprise, ne génère pas de profits, elle doit fermer. Ce vendredi 8 février 2013, l’Union Européenne a décidé de réduire l’aide alimentaire qu’elle donne aux démunis sur son propre territoire. Dans le budget qu’elle vient d’adopter pour la période 2014-2020, l’enveloppe consacrée aux pauvres en Europe passe de 3,5 milliards d’euros à 2,5 milliards pour la période 2007-2013, soit une réduction de 1 milliard d'euros.



On pouvait comprendre cette décision si le nombre de pauvres en Europe baissait. Or, ce nombre n’a jamais été aussi haut, surtout avec la crise systémique qu’elle connaît depuis 2008. En France où il y a officiellement 8 millions de pauvres, sans compter les citoyens de seconde zone des DOM-TOM et de Mayotte, les Restos du Coeur,  qui distribuent chaque année des millions de repas, ont enregistré cette année une explosion des demandes d'aide. Plus largement, dans tout l’espace européen, les chiffres d’Eurostat parlent d’eux-mêmes. En 2010,  selon ses statistiques, Eurostat disait qu’il y a 115 millions de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale. Ces chiffres ont évidemment augmenté avec la crise qui ne cesse de provoquer quotidiennement la fermeture de centaines voire de milliers de postes de travail dans l’espace européen où les plus grands patrons licencient et s’en mettent plein les poches. Les années à venir ne sont pas faites pour renverser radicalement cette tendance surtout lorsqu’on voit que c’est plutôt l’austérité qui est choisie comme porte de sortie.

Comme on le voit, le nombre de pauvres augmente en Europe au moment même où l’Union Européenne décide de baisser les finances du programme qu’elle a institué depuis 1987 pour venir en aide aux plus démunis sur son sol. Dénommé Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD), plusieurs pays européens notamment l’Allemagne, le Royaume Uni, les Pays-Bas désirent tout simplement le supprimer alors qu'il nourrit directement 18 millions de personnes chaque année, selon les chiffres officiels. La seule concession qui a été faite aujourd’hui est de le maintenir en vie dans le nouveau budget tout en lui réduisant les moyens.

Alors, se pose la question de savoir comment cette Europe qui ne veut pas aider ses propres pauvres sur son sol pourrait-elle aller aider les africains. La charité bien ordonnée commençant par soi-même, comment réduire les aides à ses propres enfants pour aller nourrir ceux des tiers ? A présent qu’on voit ce que l’Europe décide à propos de ses propres pauvres, telle doit être la question que chaque esprit averti doit se poser. Pendant des décenies et des décenies, la propagande a fait croire sur tous les toits que l’Europe, l’Occident plus largement aide les africains. Cette propagande largement diffusée et relayée par des laquais africains appelés abusivement « dirigeants africains » a non seulement augmenté le mépris et la haine que nombre d’occidentaux ont pour les africains, car se disant privés de ressources au profit de fainéants africains, éternels assistés, mais aussi et surtout elle a distillé dans des cerveaux africains l’idée qu’il existerait quelque part de bons samaritains qui se préoccupent de leur état. Ainsi, aussi souvent que possible, on entend de la part de beaucoup d’africains des phrases telles que : « nous demandons l’assistance de l’Union Européenne », « nous demandons l’aide de la communauté internationale », « nous appelons la communauté internationale au secours ». Cette communauté internationale étant l’Europe et ses fils que sont les Etats-Unis d’Amérique et le Canada.



Or, il n’y a rien de plus faux. Car ce qu’on appelle l’aide, c’est une escroquerie, une entreprise savamment pensée et créée qui consiste à fourguer aux satrapes africains les moyens de toute sorte pour les garder au pouvoir contre la livraison des matières premières agricoles, minières et minéralières aux pays dits donateurs. Ce système de transfusion sanguine de l’Afrique vers les « pays donateurs » ne se limite pas qu’à ces matières, car elle inclut les ressources humaines. Ainsi donc, des centaines de milliers d’africains physiquement et intellectuellement outillés sont transférés gratuitement vers ces pays dits du Nord. L’Afrique se trouve donc perdante sur tous les tableaux quoiqu’une certaine école de pensée tente de compenser cette gigantesque perte par des transferts d’argent et d’autres matériels usés par les immigrés africains dans leur pays d’origine.

Comme on peut donc le voir, l’Europe qui "frappe le ventre" de ses propres pauvres ne peut pas aller aider les autres, notamment les africains. Ceci n’est que pure logique. Et ce n’est pas aujourd’hui qu’on apprendra à l’Occident la rationalité mathématique qui caractérise chacun de ses faits et gestes. L’Union européenne vient de le prouver avec cette réduction d’aide à ses pauvres. Tout ce qui ne rapporte pas est à jeter, mieux tout ce qui coûte doit être réduit puis abandonné, voilà la logique occidentale. Aucun pays, aucun peuple n'aide un autre à se développer comme le fait croire la propagande de "l'Aide au développement". Il ne s'agit pas de théorie de complot. C'est bien connu depuis la nuit des temps que les Etats -les vrais- se comportent comme des Hommes. Ils ont des intérêts, ils ne peuvent pas se permettre de donner leurs ressources aux autres, ils se livrent une rivalité sans merci à l'issue de laquelle les faibles sont mangés sans remord aucun, ils sont guidés par l'intérêt national qui engendre une rationalité politique... Et ce n'est pas Hans Morgenthau pour qui la politique c'est la domination qui dira le contraire en tant qu'un des fondateurs du réalisme dans les relations internationales. 

Il revient donc aux africains de saisir cette réalité une fois pour de bon au travers de cette décision et d’enfoncer définitivement dans leurs crânes qu’il n’y a plus immense illusion que la croyance en une aide extérieure. Au demeurant, cela fait des siècles que « l’Afrique est aidée ». Le bilan se passe de tout commentaire. Car, là où on parle d'aide, il n'y a qu'une gigantesque machine à escroquer l'Afrique. C'est connu de tous les décideurs européens et occidentaux qui ne se lassent d'ailleurs pas de rire de ces "africains qui ne se développent jamais malgré toute l'aide au développement reçue".

Endettés par l’argent et par des dons qu’ils n’ont jamais vus, les africains se trouvent à payer encore et encore. Piégés, ligotés, poussés à douter d’eux-mêmes, les africains sont gardés ainsi en esclavage. Situation cruelle si bien même qu’on peut, au nom de cette fantomatique aide qui reste ou retourne dans les coffres de paradis fiscaux pour ensuite financer les partis politiques européens et les pouvoirs tyranniques africains, soumettre les africains, esclaves de leur état, à n’importe quel chantage et à n’importe quelle menace. Cette situation doit cesser. Mais elle ne pourra l’être que si un nouvel ordre naît en Afrique à la suite d’une destruction du désordre à lui imposé comme un ordre établi. Ceci demande une masse réunie, formée, informée et structurée dans des cadres organisés pilotés par un leadership muni d’un tableau de bord bien élaboré à partir d'une parfaite connaissance de l'Afrique, de son histoire ainsi que de la parfaite maîtrise des lois qui gouvernent l'ordre mondial actuel et futur prévisible. Car, il ne va pas suffire de déconstruire cet ordre cannibale qui, nul part, ne s’est jamais laissé abattre facilement, mais il faudra savoir ce par quoi il sera remplacé et les instruments à mettre en œuvre pour sanctuariser définitivement cette nouvelle édifice africaine tournée prioritairement vers la satisfaction des besoins de ses propres enfants. 

KPOGLI Komla
Secrétaire Général du MOLTRA

jeudi 7 février 2013

Facebook a désactivé la page du MOLTRA.

Alors que nous écrivions à peine le mardi en début de soirée que nous allions fermer notre page pour quelques jours, pendant que nous faisions les dernières publications, notre page s'est subitement arrêtée. Après avoir insisté, le message ci-dessous nous est parvenu.


Nous offrons ci-dessous une de ces publications à nos amis et visiteurs de ce blog. C'est une image de François Hollande réalisée par un site français.


Afrique/Mali: la voie royale pour confirmer sa servitude.



Les européens, et particulièrement les français, ont colonisé bien de peuples sur cette terre. Mais les seuls peuples qui ne veulent manifestement pas s'affranchir de cette tutelle pourtant paralysante pour faire face eux-mêmes, avec leurs propres idées et ressources à la rude réalité de la vie c'est bien nous, Africains restés enfants. Le moindre défi qui nous est posé est vu par nous comme le summum même de "l'incombattable" et comme largement au-dessus de nos forces de peuple-enfant à qui le secours encore plus incapacitant d'un tuteur est nécessaire. Il faut bien dire que ce n'est pas demain la veille.
Danser et chanter, ça on sait le faire en Afrique, mais pas le combat pour la libération. 
Ce qui forge le caractère des peuples, c'est leur capacité à affronter leurs problèmes avec leurs propres forces et faiblesses. Ces dernières, au contact de la dure réalité les amènent à la réflexion et à l'élaboration de nouveaux outils. Unis dans l'adversité, les peuples révèlent et déploient leurs capacités créatrices les plus intrinsèques et montrent ainsi leur maturité mettant fin ou tentant, à tout le moins, de juguler la paralysie que la désorganisation coloniale et esclavagiste cumulée à la peur, à un imaginaire de la facilité et du simplisme a provoquée en leur sein. C'est pourquoi penser qu'être libre consisterait à déléguer ses responsabilités aux autres qui ont tout au long de l'histoire manifesté la ferme intention de s'accaparer de tout son être, est la voie la plus sûre de confirmer sa servitude. La vie est dure, elle va le rester. Le monde est dur et impitoyable, il va le rester. Seuls les groupes d'hommes qui auront défini leurs propres arsenaux, bien sûr, dans la douleur surmonteront cette dureté.
KPOGLI Komla

samedi 2 février 2013

Les mammifères, les loups et les lions.




Il était une fois un groupe de mammifères terrorisés par une meute de loups affamés. Chaque soir, les loups viennent arracher des bras d'une mère éplorée un bébé et s'en vont le dévorer tranquillement. 

Excédés, désorganisés et totalement impuissants face au drame quotidien, certains "courageux" mammifères prirent la décision d'aller demander à une bande de vieux lions de les secourir. Les lions, guerriers impénitents qui ont été défaits tout de même par des mammifères plus décidés et plus rusés dans les montagnes Afghans acceptent sans protocole la mission. Les lions étaient d'autant plus ravis qu'il y a à peine 50 ans les ancêtres des mammifères victimes avaient chassé de leurs terres le clan des lions sous le prétexte qu'ils en avaient assez d'être sous leur domination. Aussitôt, ils arrivent et déploient tout leur savoir-faire et ont mis en déroute les loups à la grande satisfaction des mammifères qui, dansant et jubilant, ont couvert les lions comme jamais aucun animal de la brousse ne l'avait fait. Les lions, après l'accomplissement de leur mission, raclent leur gorge et, calmement, demandent aux mammifères de venir faire le bilan car ils ont perdu lors de la bataille contre les loups quelques-uns des leurs et ils ont faim.


Que va-t-il se passer?


KPOGLI Komla