mercredi 19 janvier 2011

Afrique : Bientôt le retour dans les fers.

A quelle échéance les Africains redeviendront-ils comme ceux-ci?


Komla KPOGLI
19 janvier 2011



A voir l'évolution de l'histoire du monde, il ne serait ni idiot ni inutile de se poser la question de savoir si, un jour plus ou moins lointain, les Africains ne risquent pas de se retrouver razziés, capturés, les pieds et mains mis dans les fers. La réponse est oui, ce risque existe. Il est bel et bien possible que l'esclavage nous retombe dessus. Ceci pour plusieurs raisons:


D'abord, n’a-t-on pas ôté les chaînes des mains et des pieds de notre peuple pour mieux les lui visser à la racine de la tête ? Des chaînes connues aux temps de l'esclavage, on est passé aux chaînes mentales et psychologiques. Notre peuple est si dangereusement abruti et aliéné qu'il n'arrive pas depuis ces temps-là à percevoir le monde au travers de son propre prisme. C'est donc en toute logique qu’en majorité les africains ne comprennent pas le monde, ni son fonctionnement et ses différentes institutions, véritables attrape-nigauds, mis en place pour les tondre avec leur propre consentement précautionneusement vicié en amont. Les soi-disant institutions internationales, l'aide internationale, les ONGs... sont toutes des instruments faisant partie de la boîte à outils occidentale construite pour ses besoins et non pour ceux des nations auxquelles elles semblent en apparence s’adresser. Or, malgré l’évidence, nombreux sont ces africains qui jugent nécessaire la sollicitation de ces funestes organismes. Dès que leurs représentants, à des fins propagandistes, annoncent de l'aide, des prêts, des dons de matériels ou tel ou tel soutien, des Africains vont jusqu'à applaudir et danser. C’est là qu’on voit que notre peuple, psychologiquement atteint, n'est pas à l'abri.

Ensuite, notre peuple croit que le monde a changé. La réalité factuelle montre qu'il a peut-être changé pour les autres qui ne cessent justement de perfectionner leurs aptitudes à conserver leur emprise sur d'autres peuples. Mais, combien sont-ils ces Africains à continuer de clamer que les temps ont radicalement changé et qu'il n'est plus possible par exemple pour les autres de retrouver la force de nous enchaîner à nouveau. Cette façon de penser confirme la vulnérabilité inquiétante de notre peuple qui, globalement, oublie qu’il faut surtout compter sur le renforcement de ses propres capacités et la confection de ses outils d'autodéfense, et s'en remet religieusement plutôt au bon sens et au sophisme philosophico-moral des autres. Cette assurance à toute épreuve en les autres ne peut qu'exposer à la catastrophe car nul ne maitrise totalement les intentions des gens du dehors. Surtout que, de par notre longue et douloureuse histoire, le peuple noir l'a déjà appris à ses dépens.

La probabilité de voir les Africains à nouveau dans les chaînes devient plus grande lorsqu'on se réfère à l'absence totale d'un leadership crédible et responsable en Afrique. Ce vide créé depuis la défiguration de la société africaine par les razzias négrières, est accentué par la nouvelle génération d'Africains incapables de travailler dans des groupes organisés et dirigés, contrairement aux leaders du combat des indépendances matinalement assassinés pour empêcher toute mise à disposition des Africains des richesses de leur terre. Ce manque de leadership empêche tout combat massif et efficace contre les différents maux dont nous souffrons. Il expose donc les Africains à tous les dangers car, privés de boussole.

Un autre élément qui fait peser sur les Africains le risque d'un retour dans les fers est la paresse intellectuelle. Celle-ci augmente le risque puisque lorsqu'on organise colloques, conférences ou écoles alternatives pour fournir des armes théoriques, idéologiques, matérielles voire spirituelles aux Africains dans un monde sans pitié, peu sont celles et ceux qui arrivent et se donnent les moyens pour atteindre leurs objectifs. En revanche, dès qu'il est question de célébration de fêtes, d'anniversaires, de mariages où il y a à manger, à boire, et à danser, les lieux sont pris d'assaut avec une ponctualité qui tranche avec ce qui est imbécilement appelé « l'horaire africain » à d'autres occasions.

Ce refus de tout effort de réflexion autonome et organisé consolide l'incapacité pour nombre d'Africains de revisiter l'histoire de leur continent aux fins de mieux la saisir pour pouvoir ensuite la réécrire. C'est donc en toute logique qu'on s'accroche à la version falsifiée de notre histoire écrite par les maîtres et vulgarisée par les canaux de l'école coloniale, de l'église et des médias.

Puis, il est tout à fait possible que les chaînes nous soient mises à nouveau bientôt, car notre peuple a été emmené à la conviction qu'il n'a ni adversaires et encore moins des ennemis. Cette assurance fait que ce peuple qui a les bornes de l'histoire totalement interverties aujourd'hui, persiste, malgré les épreuves de l'histoire, à accueillir tout le monde sans fixer de règles et sans aucune précaution, dans la droite ligne de nos ancêtres les pharaons finalement chassés de l'Egypte, ainsi selon la pensée du Roi Konboro au Mali du 12è siècle. Sous prétexte de la « teranga », l'Afrique n'a cessé d'accueillir et de nourrir ses propres bourreaux qui lui imposent ensuite langues, système de société et intérêts. Cette façon naïve de traiter avec les gens venus d’ailleurs dans un but précis, qui si facilement ensuite deviennent leurs maîtres, les africains se retrouvant soumis sur le propre terre, est suicidaire. On le voit bien aujourd'hui avec la Chine, qui, ayant bien compris que la proie africaine est abattue depuis le 15è siècle par l'Occident, l’infiltre avec une facilité déconcertante. La Chine s'installe non seulement pour faire des « affaires », mais aussi et surtout elle impose sa langue et sa culture en créant un peu partout des Instituts Confucius au Togo, au Kenya, au Cameroun et ailleurs, faisant diffuser des émissions de la radio-télévision chinoise sur les antennes locales en Afrique. Comme si BBC, RFI, Deutsche Welle, Voice of America, TV5, CNN, France24 et bien d'autres qui cernent les populations et leur administrent la propagande n'ont pas assez « drogués » les Africains.

Ces énormes faiblesses, si elles ne sont pas vite prises en main, conduiront à coup sûr les autres à remettre notre peuple dans les fers. Que ce soient avec les anciens maîtres ou les nouvelles puissances, la tendance montrent déjà où ces faiblesses vont entraîner l'Afrique. Déjà, les proto-Etats africains, construits et partagés entre les puissances du moment à Berlin en 1885, n'ont rien pu faire face aux mêmes prédateurs qui viennent de créer un sous-Etat au Sud-Soudan à la suite de ce qu'ils nomment un « référendum d'autodétermination » avec une claire intention de mettre la main sur le pétrole de ce foutu 54ème « Etat » africain.

La création ce pseudo Etat « chrétien » sud-soudanais en plein 21ème siècle, dans une indifférence absolue des Africains, est la preuve que le moment venu, nous serons avalés tout rond, tant l'écart semble gigantesque entre nos prédateurs et nous. Raison de plus pour que notre peuple comprenne enfin où ses faiblesses le drainent, alors même que n'importe qui peut venir en Afrique et imposer sa loi comme bon lui semble.

Aucun peuple ne tolère que son espace soit pénétré par les autres, sans qu'il ne maitrise la situation. Les Africains eux, n'ayant aucune prise sur leur espace, sont complètement contrôlés par des puissances externes qui, envahissant cet espace, deviennent ainsi les vrais maîtres de la situation.

Pour redresser la barre et éviter de sombrer totalement une fois encore dans les chaînes, une première entreprise s'avère nécessaire et urgente: prendre conscience que le risque pour les Africains de retourner aux fers existe. De là, il faudra qu'une majorité accède à une formation alternative en vue d'y recevoir une instruction thérapeutique autant individuelle que collective, afin de retrouver une conscience de peuple. Et enfin, le peuple africain devra faire face à ses problèmes de manière responsable et consciente, pour pouvoir ensuite les résoudre lui-même et rebâtir une Afrique sanctuarisée et capable de protéger efficacement et définitivement ses enfants. 

vendredi 7 janvier 2011

Expédition punitive à Témédja (Togo).

DECLARATION


Attenton: Des photos de l'expédition punitive à la fin du texte.

Des violences gratuites continuent d'être commises sur les populations au Togo. Le 1er janvier 2011, un militaire du camp de Témédja dans l'Ogou, dans une folie de vitesse a failli causer un accident de circulation qui aurait blessé ou tué un couple qui roulait lui aussi à moto sur la même voie. Le couple s'est plaint de l'attitude du militaire qui gare sa moto et intime l'ordre au couple de descendre. Le pilote fait descendre sa femme, puis descend à son tour. Il a fait comprendre au militaire motard qu'il roulait trop vite et qu'il a failli les cogner. Furieux, le militaire lui administre deux gifles. A la troisième gifle, l'agressé riposte et donne un coup de poing au militaire. Puis, éclate la bagarre à laquelle se mêlent deux autres militaires qui passaient. Deux riverains témoins de la scène ont secouru le couple qu'ils ont aidé à se battre contre les trois militaires.

Rentrés au camp, les trois militaires ont fait arrêter les trois hommes contre qui ils s'étaient battus. Les trois hommes ont été conduits au camp de Témédja où ils ont été battus, torturés puis libérés après 24 heures de garde à vue.

Le 04 janvier, aux environs de 20h 30 minutes, pendant que tout le monde pensait que l'affaire était close, des dizaines d'hommes en treillis et d'autres cagoulés firent une descente punitive sur la petite ville de Témédja notamment dans deux quartiers: Akossi Komé et Owui Komé. Depuis les environs du marché de Témédja, ils ont frappé enfants, femmes (enceintes: voir photos), hommes, jeunes et personnes âgées. Arrivés dans les deux quartiers, ils ont frappé à coup de crosses, de poings, de gourdins, de rangers tout ce qui bougeait. Ils fracassaient des portes pour tabasser tout ceux et celles qui essayaient de se cacher. Après avoir terrorisé tout le monde et blessé des dizaines de personnes, les militaires étaient repartis tranquillement au camp tout ragaillardis de leur oeuvre terroriste.

La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (J.U.D.A) condamne avec vigueur cette expédition punitive qui est manifestement une voie de fait. Elle dénonce cette pratique des militaires et des forces dites de sécurité au Togo qui, loin d'être isolée et une nouveauté, s'inscrit dans une longue tradition de terreur dont ils le secret et de l'impunité et de la promotion dont ils bénéficient lorsqu'ils commettent des actes de cette nature.

Pour la J.U.D.A cet acte criminel et éminemment sauvage est la résultante du système d’impunité qui protège les crimes et autres violations des droits et libertés du peuple africain du Togo confronté depuis 40ans à une implacable et effroyable dictature, rajeunie à la suite de consultations électorales meurtrières et truquées en 2005 et 2010.

La J.U.D.A affirme haut et fort son indignation et appelle les consciences à ne pas s’accommoder de cet énième acte terroriste qui confirme ce territoire et ses institutions dans une tradition primitive et caverneuse où les corps habillés sont de véritables chasseurs d’hommes.

Elle appelle tous les défenseurs des droits et libertés à se joindre à elle pour exiger une enquête indépendante et sans délai afin que l'état réel des dégâts humains et matériels soient connus, que les victimes soient prises en charge et dédommagées et que les auteurs de cette expédition punitive gratuite soient identifiés et punis, y compris la hiérarchie du camp de Témédja qui l'a évidemment cautionnée.

Enfin, la J.U.D.A appelle tous les citoyens épris de liberté et soucieux du devenir de notre peuple au Togo à la mobilisation, à l'organisation puis à des actions à même de le libérer de ce régime tyrannique et colonialiste qui ne cesse de l'humilier et de bloquer son génie créateur depuis 40 ans. Car, sans la fin de ce gouvernement monarchique, illégitime et mafieux, les comportements criminels vont toujours prospérer.

07 janvier 2011

Pour la J.U.D.A
Le Secrétaire Général
Komla KPOGLI


Quelques photos de l'expédition punitive à Témédja le 04 janvier 2011

















samedi 1 janvier 2011

Que 2011 marque la fin de la cruauté en terre africaine.

Le 30 décembre 2010.
Le Secrétaire Général,
Komla KPOGLI

A cette fin d’année 2010 qui annonce l’an 2011, la Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (J.U.D.A) remercie toutes celles et tous ceux qui, de près ou de loin, ont bien voulu l’accompagner dans ses actions pour les objectifs communs de liberté, de démocratie et de paix fondée sur la dignité humaine.

L’année 2010 aura été une année pénible pour le peuple africain. Dans certains Etats, des rebellions, pilotées par des "mains blanches", ont germé ou celles déjà existantes, se sont consolidées avec l'appui de leurs mentors. Dans d’autres, ce sont des élections contre la démocratie savamment réalisées par les forces néocoloniales, qui ont été organisées.

Cette année finissante aura été aussi celle de l’apogée honteuse de l’immigration dite clandestine et de la fuite du continent d'une frange importante de la jeunesse, attestant l’incapacité notoire et dévastatrice des guignols dits dirigeants africains à poser les bases d’une société garantissant la justice sociale et les libertés démocratiques.

Ces rebellions savamment organisées et ces élections contre la démocratie drainent un cortège de comportements inhumains dont la jeunesse est la première victime : violations graves et massives des droits humains et libertés fondamentales, piétinement des faibles populations, blocage social, implications directes des Etats étrangers et tout processus de développement endogène relégué au second plan.

A l’orée de cette année nouvelle, la J.U.D.A se plie à la tradition pour présenter à la jeunesse patriotique africaine, ses vœux de santé, de persévérance, de courage et de solidarité. Elle souhaite que 2011 soit une année d’une meilleure organisation de nous tous pour des combats en perspective.

La J.U.D.A souhaite que l’année 2011 soit une année d'une meilleure structuration de la résistance en vue de la concrétisation de notre désir commun de bâtir une unité africaine des peuples et non des "chefs d’Etat" au mandat douteux voire usurpé.

Que l’année 2011 soit pour la jeunesse africaine une année de solidarité agissante dans les efforts de lutte pour la démocratie. Qu’elle apporte à chaque digne fille et fils d’Afrique de la force et du courage pour lutter contre les préfets locaux qui peuplent nos palais présidentiels et qui versent le sang des peuples privés de liberté, de justice, de nourriture, d'eau, de connaissances libératrices, de progès et de paix véritable.

La J.U.D.A réitère le vœux ardent que l’idée du Front Africain contre le Néocolonialisme (FAN) proposée dans sa déclaration datée du 15 février 2005 au moment où les puissances néocoloniales notamment la France s’évertuait à monarchiser le Togo- ce qui aujourd’hui est pleinement réalisé- se concrétise afin que nos luttes contre le néocolonialisme soient plus efficaces. Car, faut-il le dire, aucune jeunesse de quelque pays qu’elle soit, ne s’en sortira jamais seule.

Que 2011 marque la fin de la cruauté en terre africaine, la fin des embarcations de fortune sur la Méditerranée, la fin du pillage et du bradage des richesses de l’Afrique grâce à la mobilisation populaire.

Que cette année offre au peuple Africain - ce peuple constamment humilié, appauvri et soumis à plusieurs brimades et privations- plus de possibilités de théorisation, d'organisation et du courage dans ses efforts de libération.

Que l’année 2011 soit une année de grandes victoires pour le peuple Noir tout entier au devant duquel doit se trouver à jamais une jeunesse résolument engagée, unie et debout contre la dictature d’où qu’elle vienne.

Bonne et heureuse année à toutes et à tous.

Résistance, prospérité et réussite à la jeunesse patriotique africaine.