mardi 31 mars 2009

Festival de lynchage de Noirs en Inde.

Photo Wikipédia

31 mars 2009
Rodrigue KPOGLI
http://lajuda.blogspot.com/


Les Noirs sont mal vus partout dans le monde. Objets de mépris, d'actes racistes, d'insultes, d'infamies, de discriminations les plus criardes, les Noirs sont difficilement acceptés par les autres. Les qualificatifs ne manquent pas pour les désigner: sales nègres, négros, sauvages, barbares, singes... Même dans les pays africains, les Noirs ne sont pas respectés. Ils sont méprisés par leurs guignols de gouvernants et subissent ainsi des mauvais traitements par leur fait.

L'historien-écrivain Runoko Rashidi. vient de filmer des scènes de lynchage de Noirs en Inde, appelés là-bas des Adivasis. Une partie de ces derniers restée attachée à la vie ancestrale, est considérée comme des sauvages. Parqués dans des villages, les autorités indiennes ont promis à ces noirs des avantages qui ne se réaliseront guère. C'est ainsi que révoltés, les Adivasis ont décidé de faire une marche de protestation en direction de la ville.

Refoulés par les autorités qui ont refusé de les recevoir, ces Noirs sont livrés à la vindicte populaire. Des populations se sont jetées sur eux et leur assénant des coups mortels dans une ambiance festive.

Quand on voit ces images, celles des jeunes africains échouant sans vie sur les côtes maltaises, libyennes ou italiennes et celles liées aux conditions dans lesquelles beaucoup d'Africains vivent dans des camps de détention en Europe, on se demande s'il n'est pas temps de libérer l'Afrique et d'en faire un sanctuaire pour les peuples noirs? Les pions de dirigeants africains ayant décidé de servir d'autres dieux et d'être des bouchers de leurs propres populations contre des miettes de pouvoir et le bonheur personnel ou clanique, il ne reste à la jeunesse africaine que le choix de la lutte pour la libération et de la construction d'une Afrique réunie et fondée sur des principes ancestrales du respect de la solidarité, de la parole donnée, de la vie et du bien commun en visant rien que le bonheur des peuples .

Avertissement : la vidéo ici en lien est d'une violence extraordinaire. Les âmes sensibles sont priées de ne pas la regarder.

jeudi 26 mars 2009

Un pionnier de l’art et de la peinture au Togo s’en est allé.

26 mars 2009
Pidice EGUI
Membre de la J.U.D.A



Les quarante-cinq dernières années de l’art au Togo ont été sûrement mais plus ou moins discrètement marquées par un artiste plasticien : Emmanuel Adambounou DABLA.

Né le 17 novembre 1934 à Lomé, cet homme de talent vient de nous quitter le 21 mars 2009.
Certains bâtiments administratifs, hôtels et églises portent encore ses griffes : de l’extérieur des enseignes lumineuses, des lettres en bois ou en plexiglas minutieusement dessinées, découpées et posées ; puis de l’intérieur les murs des halls, des salles de conférences et des salles d’attentes restent encore décorées par ses tableaux.
Artiste complet, son éclectisme n’est plus à démontrer : dessinateur, peintre en publicité, peintre et décorateur en bâtiment, portraitiste, paysagiste, cubiste, expressionniste.

Sorti de l’école coloniale où il prouva ses capacités en dessin, il partit se former et se perfectionner à l’école des grands dessinateurs au Ghana voisin.
Revenu du Ghana, il a su, dès les premiers instants, non seulement s’illustrer sur le plan national et international, mais il a pu surtout transmettre avec rigueur et dévotion son savoir-faire aux générations suivantes.
Mis à part ses propres enfants à qui il a légué cet important patrimoine, pas moins de deux cents élèves de diverses nationalités se sont formés à l’école du maître. Parmi eux, citons notamment Félix Agbokou, Papisco Kudzi, Angélo Sanouga, Sessofia Dabla etc…

Il fut entre professeur de dessin au Collège Mgr Cessou dans les années 90 et a notamment multiplié des expositions à Lomé et dans d’autres capitales ouest-africaines. Sa dernière exposition fut celle avec ses fils en février 2008 au Goethe Institut intitulée « La peinture de père en fils ».
Très attaché à son pays, il s’est fait le vœu de ne pas s’expatrier et de ne faire parler de lui à l’étranger que par son art.

Preuve en est une partie de sa carte de visite qui étale ses quelques mérites
-Médaillé d’argent en 1961 à la 10ème exposition d’art et technique de Paris
-1er Prix de la Foire Kermesse de l’Indépendance du Togo
-Diplômé à la 1ère exposition nationale Togolaise en 1965
-Diplômé d’Affiches aux Jeux Olympiques de Munich en 1972

Affaibli par la maladie et la force de l’âge, il vient de quitter ce monde dans sa 75ème année.

S’il existait un panthéon des hommes ayant marqué notre pays et leur époque, ce plasticien serait certainement aux premières loges.

Tout ce que nous pouvons lui souhaiter, c’est que la Terre lui soit légère.

mardi 24 mars 2009

SEMAINE DES PATRIOTES

Deuxième édition

En avril 2007, la Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (J.U.D.A) organisait en mémoire des martyrs de la démocratie au Togo, une semaine d’actions dénommée Semaine des Patriotes[1]. Il était recommandé à l’issue de cette première édition, de pérenniser la manifestation pour qu’elle soit annuelle. Des difficultés de plusieurs ordres ont poussé la J.U.D.A à la rendre biannuelle. Pour cette raison, la deuxième édition de la Semaine des Patriotes aura lieu du 22 au 29 avril 2009 à Lomé.

PROGRAMME PROVISOIRE

- Mercredi 22 avril 2009 à 15h 00 : ouverture de la Semaine des Patriotes.

Film : Reportage sur la Présidentielle de 2005 au Togo.
Conférence-débat : Lutte contre l’impunité : où en est le Togo ?
Lieu : Foyer Pie XII, Lomé.

- Vendredi 24 à 15h 00 : conférence-débat.

Thème : Comment sortir le Togo de la misère et de l’appauvrissement?
Lieu : Foyer Pie XII, Lomé.

- Samedi 25 avril 2009 à 15h 00 : projection de film.
Film : La Mascarade (film portant sur les élections de 2005) suivi de débats.
Lieu : Foyer Pie XII, Lomé.

- Lundi 27 avril 2009 à 10h 00 : retrouvailles et recueillement suivis de discussions.

1) La lutte pour l’indépendance du Togo : expériences et leçons à retenir.
2) La conquête de la liberté au Togo : état des lieux et perspectives.
3) La dette du Togo : naissance, estimation, gestion et conséquences.
Lieu : Foyer Pie XII, Lomé.

- Mercredi 29 avril 2009 à 14h 30 : échanges sur des questions d’actualité.

1) Problème de criminalité et d’insécurité au Togo: position et propositions alternatives.
2) Election présidentielle de 2010 : l’alternance aura-t-elle lieu et quel rôle de la jeunesse ?
3) La démocratie et l’Etat de droit sont-ils compatibles avec les pratiques politiques au Togo?
Lieu : Foyer Pie XII, Lomé.


Tous les démocrates et militants ainsi que les organisations œuvrant pour la liberté et les droits humains sont cordialement invités à participer ce programme citoyen.

Contactez : lajuda2000@hotmail.com
Visitez : http://lajuda.blogspot.com


[1] http://lajuda.blogspot.com/2008/01/compte-rendu-de-la-semaine-des.html

jeudi 19 mars 2009

Madagascar : des enseignements, oui certainement, un modèle, non !


19 mars 2009
Rodrigue KPOGLI
Web. http://lajuda.blogspot.com


Pour nous Togolais, écrasés par une tyrannie quinquagénaire rajeunie en 2005 dans un rituel sanglant, toute situation politique dans laquelle des corps de l’armée rejoignent ce qui est coutumièrement appelé l’opposition est un signe de changement démocratique. Cette façon quasi-automatique de percevoir les choses est malsaine et tronquée.

Ce qui se passe actuellement à Madagascar- il faut le clamer- n’est pas fondamentalement dans le sens du progrès de la culture démocratique. Car, même si le président déchu Ravalomanana n’est pas un ange, il y a des éléments à clarifier dans le fond de l’affaire (ce qui sera l’objet d’un article en préparation).

Pour un peuple comme celui du Togo désirant sortir des griffes d’une des dictatures les plus obscures au monde, qu’il y ait des leçons à retenir du cas malgache, c’est certain. Mais, applaudir voire recommander ce changement pour le moins sombre dans le fond et visiblement téléguidé n’est pas un exercice lucide.

A cet effet nous nous livrons à la tâche de relever quelques leçons pouvant être apprises par les Togolais. :

1- Les arguments utilisés contre le pouvoir de Marc Ravalomanana.

Outre les reproches classiques adressés aux dirigeants africains, le président malgache est culpabilisé d’avoir acheté un avion Boeing 737-700 à Walt Disney Louisianne (USA) à 60 millions de dollar alors même que la majorité des malgaches arrivait péniblement à s’assurer deux repas quotidiennement. Contrairement à Madagascar où ce luxe paradoxal est utilisé politiquement, au Togo, Eyadéma Gnassingbè qui avait acquis un avion du Sultan de Brunei alors même son peuple tirait le diable par la queue, a voyagé tranquillement à bord de son vieux coucou jusqu’à ce qu’il ne prenne feu à Niamey. Aujourd’hui c’est dans un silence assourdissant que ses enfants, ayant grandi dans le luxe sur le dos des Togolais, continuent cette folie des grandeurs en s’octroyant 3 Rolls-Royce à hauteur de 900.000 dollar US pour Kpatcha et une Maybach coûtant 1,2 millons d’Euros pour Faure Gnassingbé.

Pendant que la question de la vie chère a été récupérée à Madagascar par Andry Rajoelina, alias TGV, au Togo les prix des denrées alimentaires et de premières nécessités ont monté vertigineusement dans une relative indifférence. Le maïs avait franchi des seuils jamais égalés, les carburants avaient flambé alors même que les salaires stagnaient et le porte-monnaie des Togolais était vide. Nous, au Togo, en bons spécialistes de la débrouillardise, nous avons fait avec. Rares sont pourtant les peuples qui peuvent se garder de toute réaction face à de pareils mépris.

Un troisième reproche qui est fait à Ravalomanana était la cession de quelques 1.300.000 ha, la moitié des terres cultivables du pays à une entreprise privée, le sud-coréen Daewoo, pour la culture de maïs transgénique destinée à la population coréenne. Au Togo, le pouvoir a cédé une partie de la plage de Lomé à un certain Christian Dervieux qui est en train de la transformer complètement en un complexe hôtelier qui sera inaccessible aux togolais moyens. Une minutieuse enquête révèlerait certainement d’autres terres vendues ou cédées aux multinationales et aux soi-disant investisseurs étrangers. La question de la terre est sensible partout. Cependant au Togo, rare sont ceux qui se sont émus à propos de cette affaire. Les politiques quant à eux, ont d’autres chats à fouetter.

Comme on peut le voir à travers ces trois arguments, le Madagascar n’est pas le Togo et les Togolais ne sont pas les Malgaches. Il y a donc à apprendre chez ces derniers la façon dont les questions de divergence sont travaillées.

2- Le comportement de l’armée.

C’est le point sur lequel certains observateurs togolais insistent le plus. Des éléments de l’armée malgache ont tiré sur les foules dans un premier temps, puis se sont abstenus. Plus tard, l’armée dans presque sa totalité à la différence de quelques hauts gradés, a rejoint les manifestants. « Nous ne sommes pas là pour tuer nos compatriotes » ont-ils d’ailleurs clamé. Au Togo, l’armée n’a pas cet esprit. Elle est jusqu’au-boutiste et animée d’une volonté manifeste de montrer ses muscles aux civils.
Sur le plan purement formel, le comportement de l’armée malgache doit servir de leçon aux forces armées togolaises.

3- l’endurance et la détermination des manifestants malgré les écueils.

On a pu noter à Madagascar que malgré la répression, les masses n’ont pas renoncé. Et les manifestants ont continué leur mouvement dès lors qu’ils estimaient que la cause était juste et digne d’être portée.
En tant que peuple en lutte, les Togolais doivent retenir cette leçon importante de détermination et de ténacité.

4- le rassemblement autour d’une cible.

Encore une fois, dans la forme des choses, il y a regroupement à Madagascar autour d’une cible : le pouvoir en place. Des individus et organisations les plus hétéroclites se sont réunis pour agir contre leur cible. Et ce regroupement conscient des enjeux qui sont les siens, n’a pas perdu du temps ni dans des querelles interpersonnelles de bas étages ni dans des considérations individuelles. Il avait aussi conscience de ses objectifs et donc, avait tu les divergences face à l’adversaire du moment.

Au Togo, c’est difficile de réussir une œuvre pareille. Tant les détestations et les inimitiés sont patentes. Lorsque le cynisme, la duplicité, l’hypocrisie et les calculs personnellement mesquins gagnent les rangs de ceux qui prétendent affronter le pouvoir en place, il n’y a pas de rassemblement possible des forces. Au contraire, c’est la stratégie de peau de banane et de division qui l’emporte pour le plus grand bien de la cible.

A ce niveau également, nous Togolais avons à apprendre de ce qui se passe à Madagascar.

5- l’utilisation efficiente des médias.

A Madagascar, le mouvement d’Andry Rajoelina a fait propager dans le pays, des informations voire des intoxications via les médias. Le camp adverse a beau jeu d’apporter le démenti sur l’affaire Daewoo et sur la démission de Ravalomanana le 17 mars dernier… C’était trop tard. La bataille de la communication a été gagnée d’avance par le TGV et ses partisans. C’est une leçon à retenir. La réalité au Togo est que les partisans de la démocratie ont toujours relégué la question de la possession des médias au second plan.

Nous n’avons cessé de le clamer : les médias sont un outil important pour l’aboutissement d’une lutte. Ne pas en avoir, c’est se priver d’une arme essentielle.

6- le leadership de la contestation.

Il est à rappeler que l’objet de ce texte est de montrer quelques leçons à retenir du cas malgache sur le plan purement formel mieux, organisationnel.

La plus importante leçon -à notre avis- est le leadership de la contestation malgache. Sans entrer dans le fond du sujet, voilà un jeune de 34 ans, DJ de night Clubs, sans autres expériences politiques que la mairie de Tananarivo remportée depuis seulement le 12 décembre 2007 avec 63, 32% des voix des 40% des électeurs. Cet homme est le créateur de l’imprimerie numérique Injet et propriétaire d’une chaîne de télévision et de radio Viva. Mais, il sait aussi parler aux foules en transcrivant leurs préoccupations en discours politique. On lui a fait un minimum de confiance malgré ses faiblesses. Son coup a donc été gagnant.

Alors qu’à Madagascar, ce jeune qui n’est certainement pas le meilleur est porté, au Togo, on pense et on sérine que le devant de la scène doit être réservé à la caste d’opposants constituée de vieux loups et caïmans bardés de diplômes pourtant notoirement affaiblis. Personne autre que ces vieux leaders professionnels ne peut prendre des initiatives sans être systématiquement exposé au dénigrement, à la calomnie, aux tentatives tutélaires souvent réussies à travers des opérations de récupérations et in fine aux blocages de toute sorte. Une idée qui ne porte pas le cachet des partis traditionnels est vouée à l’échec, puisqu’il lui manquerait la bénédiction d’une population devenue finalement, à force de miser sur un hypothétique homme providentiel au détriment d’une organisation collective, l’otage à la fois du pouvoir et de l’opposition.

Au Togo, nous avons érigé des mythes et des dieux de la politique dont il nous est presque impossible de nous débarrasser aujourd’hui. Quand on se fait des dieux, forcément on les adore. Quelle que faute qu’ils aient commis, ces dieux sont irremplaçables. N’ayant plus le statut humain, ces acteurs politiques au sens théâtral du terme sont devenus des arêtes qui nous sont restées en travers de la gorge.

Les Malgaches viennent de nous faire la leçon que le meilleur leader n’est pas obligatoirement celui que l’on attend et que celui-ci n’est pas nécessairement où il est attendu. Allons-nous en tant que peuple en lutte méditer toutes ces leçons de forme, ou allons-nous continuer à vanter une certaine expérience au détriment du dynamisme, de la constance et d’une véritable stratégie de conquête du pouvoir ?

dimanche 8 mars 2009

La renaissance africaine est-elle possible ?

08 mars 2009
Rodrigue KPOGLI
Web : http://lajuda.blogspot.com/

La situation de l’Afrique, de manière globale, crée la dépression chez tous les esprits conscients. Alors que les dirigeants africains totalement corrompus exhibent le luxe le plus révoltant, les populations, elles sont assoiffées, affamées, méprisées, rongées par les maladies, appauvries et livrées à elles-mêmes. Partout, les infrastructures de base font défaut. Les seules institutions qui fonctionnent sont le pillage des richesses et les brutalités militaro-policières contre les peuples préalablement désarmés. Face à cette situation, la Renaissance de l’Afrique est prônée, car ce continent, berceau de l’humanité, a connu de grandes époques de progrès avant sa descente aux enfers. L’Egypte ancienne et les grands empires avaient offert au sol africain, bien avant le développement des autres parties du globe, des civilisations florissantes.

Les atrocités de l’Histoire à travers les razzias et déportations arabes et transatlantiques, la colonisation et aujourd’hui le néocolonialisme ont fini par mettre l’Afrique à genou. Les dignes fils qui, depuis ces temps immémoriaux, voulaient redonner à l’Afrique la dignité et la fierté par le travail et les valeurs ancestrales sont vite étiquetés et assassinés. En lieu et place de ceux-ci, on a mis des imbéciles et des ignares qui se foutent royalement des peuples dont ils se disent pourtant issus.

Ceux qui dirigent aujourd’hui en Afrique, sont des marionnettes soit fabriquées dans les écoles militaires occidentales, soit conditionnées dans les universités néolibérales américaines ou européennes. Ainsi, ne savent-ils des peuples qu'ils doivent "diriger" que ce qu’ils ont appris de leurs metteurs en scène. Imposés par d’incessants coups de forces militaires ou par des fraudes électorales à répétition, ces vassaux ont pour mission -entre autre- de:

1- collecter des impôts et taxes pour payer la soi-disant DETTE

2- faire passer des lois, favorisant les multinationales pour rendre légales leurs pillages

3- continuer l'œuvre coloniale de démolition de la société africaine en laissant couler sa culture et ses valeurs

4- perpétuer la domination des Occidentaux en tuant nos langues, nos pratiques religieuses en laissant fleurir abondamment des églises importées pour endoctriner et mieux soumettre les peuples

5- soumettre les Africains à une agriculture exportatrice qui fournit du coton, café, cacao, banane, cola, fleur, thé, arachide, ananas, caoutchouc, huile de palme ... aux pays étrangers en délaissant les produits vivriers. Ainsi, les Africains sont affamés

6- ouvrir les marchés africains aux produits vivriers importés à grands frais et aux capitaux étrangers (privatisation-bradages)

7- écraser tout Africain qui oserait ouvrir les yeux aux peuples d’Afrique

8- maintenir et diffuser par le biais de l’école néocoloniale, la version actuelle de l’histoire sur l’esclavage, la colonisation et toutes les relations du monde avec l’Afrique.

Pour accomplir ces missions, les Occidentaux et aujourd’hui les Chinois, et dans une certaine mesure l’Inde donnent à leurs pions africains de l'argent, des hommes (conseillers) et des armes. Tout ceci aux frais des Africains qui doivent travailler pour payer les balles qui les tuent.

Les dirigeants africains bénéficient en retour de tout ce service rendu de l'argent, du maintien au pouvoir, des comptes bancaires dans les paradis fiscaux, l’accueil de leurs enfants et proches dans les écoles et universités occidentales, des immeubles cossus en Occident et ailleurs dans le monde.

Ces gens n'ont aucun souci. Ils se foutent de l’état de l'Afrique. Si non, quels problèmes ont-ils une fois résolu? L'éducation de la jeunesse ou la santé du peuple? La faim ou le paludisme? L’électrification ou la construction des routes? Quoi, concrètement? Ils n'ont jamais rien réalisé. Et s'ils se réunissent dans des sommets, ce n’est pas pour poser clairement les problèmes et leur formuler des solutions fiables. Puisqu'eux-mêmes sont Le PROBLEME. Mieux, tout ce qu'ils arrivent à faire, c'est d'appeler les puissances étrangères au secours face aux peuples qui crient contre eux. Ainsi, ont-ils réussi à semer dans l'esprit des peuples, l'idée d'une "Communauté Internationale" qui leur viendrait en aide. Alors, justement qu'il n'existe aucune Communauté Internationale en dehors des cinq membres permanents de l’ONU.
Ils sont dans l’enfumage perpétuel. Ces spécialistes des spectacles macabres passent de l’OUA à l’UA, de la Commission de l’UA à une Haute Autorité sans aucun fond. Avec les hommes de cet acabit, l’Afrique ne peut pas avancer et ne va pas avancer.

La renaissance passe alors impérativement par la neutralisation de ces agents inhibiteurs que sont ces carriéristes de gouvernants. La jeunesse africaine, si elle veut vraiment l’unité continentale, doit s’engager et affronter avec énergie ces machines à détruire. Mais cela doit se faire à partir de deux ruptures:

1- Rupture avec des Gouvernants africains pions et complices des ennemis de l'Afrique.

Cela veut dire simplement que nos organisations et associations ne doivent plus être des lèche-bottes et des ailes marchantes du parti au pouvoir. Nos associations ne doivent plus aller dans les palais présidentiels ou les ministères pour louer et décerner des prix, contre des billets de banque, à de vieux dictateurs incapables de poser les fondements d'un progrès social sur le sol africain. Car beaucoup de dirigeants associatifs aiment rencontrer les membres des gouvernements sous prétexte qu'ils portent des doléances à ces dirigeants. Les gouvernants africains se foutent de tout ça. Ne nous trompons pas. Ces gens là, sont de vrais blocages à une Afrique émancipée. Un seul exemple: combien de nous savent qu'actuellement se déroule à Paris, un procès sur ce qu'on nomme l'Angolagate?

l'Angolagate est un gigantesque trafic d'armes dans lequel Dos Santos a sorti 790 millions de dollars US pour corrompre Jean Christophe Mitterrand, fils du président Mitterrand, l'écrivain Jean-Loup Sulitzer, Georges Fenech, ancien président des magistrats professionnels, Charles Pasqua le mafieux et père spirituel de Sarkozy, Jacques Attali conseiller de Mitterrand et de Sarkozy, Jean-Charles Marchiani conseiller de Pasqua, Jean-Pierre Falcone trafiquant franco-angolo-canadien et surtout de Arcady Gaydamak franco-canado-israelo-russe... pour avoir des armes pour combattre Savimbi. Alors justement que le même Savimbi était soutenu par des Occidentaux notamment les USA.

Rendez-vous compte ! 790 millions de dollars US ! Et ce n’est certainement que la partie émergée de l’iceberg. Combien de postes de travail ne peut-on pas créer avec cet argent ? Combien de villages ne peut-on pas électrifier avec cet argent? Combien de maladies ne peut-on pas guérir avec ça ? Combien d'enfants ne peut-on pas nourrir avec cette somme ? ...Or Dos Santos a pris sa part et ses complices aussi la leur. Puis, c'est le silence! Des comptes ont été ainsi créés à Dos Santos dans les paradis fiscaux dont la Suisse, Luxembourg et les Îles Caïmans. Ce seul exemple suffit pour parler du mépris total pour les peuples. Point besoin d’ajouter les 817.000 euros hérités par Kouchner de Bongo pour avoir - soi-disant - aidé le système sanitaire gabonais à s’améliorer pendant même que les Gabonais continuent de mourir des maux de tête. Pas besoin non plus d’ajouter toutes les autres affaires sous ces tropiques. Donc, le problème de l’Afrique, c'est cet axe maléfique alliant nos soi-disant gouvernants et leurs complices étrangers, qui agissent contre Nous, le Peuple.


2- Rupture avec les Fondations, ONG internationales, et autres financements extérieurs.

Ces institutions tirent leurs financements des dons de multinationales et autres individus qui font fortune sur le dos des Peuples Africains et sur le dos des millions de pauvres en Occident et ailleurs dans le monde. Parfois, elles ont leurs financements des services secrets occidentaux ou des gouvernements impérialistes et néocolonialistes. Il faut donc cesser de leur faire des yeux doux. Solliciter des financements d’elles, c’est leur apporter notre caution. Partager le butin d'un vol, c'est être complice du voleur. Est-ce normal d'accepter des soi-disant financements qui ne sont en réalité que le 1/1.000.000.000ème de ce qui nous est arraché dans le sang, de surcroît ? Le comble, c'est qu’une certaine école prétend qu'accepter ces financements, c'est profiter de ce qui nous est volé. Non, nous ne devons plus accepter d'être volé. Nous ne devons plus accepter d'avoir les miettes des richesses qui sont les nôtres. C'est à nous de donner aux autres les miettes sur nos richesses, si nous le voulons. Nous devons à présent, refuser d'être à la merci des voleurs. Nous qui sommes les propriétaires du champ, nous ne devons plus dépendre de la part que nous attribue le voleur.

La jeunesse africaine doit cesser de ramper derrière la Francophonie qui prétend organiser des séminaires à l'endroit de la jeunesse et dit financer les organisations de jeunesse et de la société civile. C’est la même Francophonie qui couronne de l'autre côté des élections truquées et étrangle nos langues. La langue française nous l'avons héritée par contrainte esclavagiste et coloniale. Il n'y a donc ni grandeur ni honneur à perpétuer et à perfectionner un outil colonial. Ce n'est pas la francophonie qui nous apprendrait, à nous Africains, le dialogue, la culture de la paix et de démocratie. Quand nos Ancêtres débattaient sous l'Arbre à palabre et réglaient les problèmes dans un esprit de paix, les Français se faisaient la guerre et faisaient la guerre aux Espagnols, aux Anglais, aux Allemands...jusqu'à concurrence de deux guerres qu'ils ont étendues au monde entier. Donc, retournons à notre histoire, revoyons notre culture et tirons-en les enseignements pour éclairer notre chemin.

Si toute cette pègre saupoudre nos associations, c'est pour calmer ceux qui dans la masse, risquent de faire monter la colère. C'est aussi pour illusionner les peuples que ce que l'Etat, patiemment déconstruit et méthodiquement émasculé en Afrique, ne peut faire, les ONG le peuvent. Par le biais de ces miettes, la pègre contrôle l’ensemble de la société africaine.

Il est temps de mettre fin au business que nous faisons subrepticement avec nos associations et ONG. Laissons les miettes de financements à ces officines néo-impérialistes habillées en humanitaires. Laissons-leur les partenariats empoissonnés. Mettons nos business associatifs entre parenthèses pour un moment. Et sauvons notre Afrique. Acceptons d'avoir faim aujourd'hui et battons-nous contre ces manipulations. Une fois la victoire remportée, nos organisations associatives et autres seront financées par nous-mêmes. C’est ainsi que nous créerons des conditions de réussite à nos enfants.

Avec la crise économique qui frappe singulièrement les pays capitalistes, les années à venir seront probablement les plus rudes pour l'Afrique sous l'égide des pouvoirs publics pions et complices de toutes les humiliations infligées à nos peuples. Les pays en difficulté vont agresser encore plus violemment l'Afrique et voler ses richesses. Et la Chine qui ne cesse de monter mais confrontée elle aussi à la crise, va avoir besoin de plus de matières premières pour son économie. La Chine va être encore plus active en Afrique. Bien entendu -dans les conditions actuelles- au détriment des peuples africains.

Au lieu de nous prostituer avec nos associations, il faut, au contraire, les mobiliser pour apprendre à nos peuples l'esprit de la juste révolte, du courage, de la contestation patriotique, de la construction à l'aune des valeurs qui sont les nôtres. Du rejet de ce qui est injuste, en fin de compte.

A défaut, tôt ou tard, nos descendants mesureront ce que nous leur avons légués. Au fond de nos tombes, nous comparaîtrons devant leurs tribunaux. Nous serons jugés et condamnés avec toute la sévérité liée à leur vigueur juvénile et à leurs souffrances. Cela constituera pour nous, une seconde mort!

samedi 7 mars 2009

Ah, la CPI condamne Omar Al-Bachir et oublie Bush !

La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, avec le courage et l’hardiesse qu’on lui connaît, a délivré hier, mercredi, un mandat d’arrêt international, contre le président soudanais, Omar el-Béchir, qui a été inculpé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la guerre qui sévit au Darfour, la région occidentale du Soudan. Luis Moreno-Ocampo, Procureur de ladite Cour, a déclaré : « Nous avons de lourdes preuves contre Omar Al-Bachir. » Mais, il n’a pu obtenir une accusation de génocide contre le dirigeant soudanais qu’il souhaitait de tous ses vœux. Le décor est planté. le devoir de vérité étant un processus juste et moralement légitime, à quand un procès pour la guerre en Irak ? A quand un procès pour la guerre en Tchétchénie ? A quand un procès pour crime contre l’humanité, contre la France lors de la guerre d’indépendance au Cameroun, avec notamment, l’assassinat de Ruben Um Nyombé et la répression sanglante en pays Bamiléké entre 1960 et 1970, avec 156 villages rayés, et plus de 40 000 personnes massacrées ? Et que dire de Madagascar, avec le 29 mars 1947, la massacre de 100 000 personnes pour la pacification de l’île ? Et le massacre de Sétif et Guelma en Algérie, le 8 mai 1945, plus de 20 000 morts ? Chut, pas de repentance !


La vision occidentale


Irène Khan, Secrétaire générale d’Amnesty International, est ravie. Elle a déclaré : « Le droit est clair. Le président Omar al-Bachir doit se présenter devant la CPI afin d’assurer sa défense. S’il refuse, les autorités soudanaises doivent se charger de l’arrêter et de le remettre immédiatement à la CPI ». Comme c’est mignon. On ne l’a pas entendu lors de l’offensive israélienne à Gaza. On ne l’a pas entendu non plus, après la fin du règne de George Walker Bush ou de Tony Blair, ces acteurs actifs de l’invasion mensongère d’Irak, vrai crime contre l’humanité. Ironie du sort, ce dernier a été même nommé à la tête du Quartette (ONU, USA, UE, Russie) pour le Proche-Orient depuis 2007 et qui a effectué un voyage le 1er mars dernier à Gaza. Rappelons que ce Quartette « prône » la paix, en excluant le Hamas.

Démagogie abyssale. Ce même Quartette s’est réuni récemment à Charm-el-Cheikh pour la conférence sur la reconstruction de Gaza, détruit par Israël. Autre crime contre l’humanité, et autres crimes de guerres. Un saupoudrage fantaisiste. Si la communauté internationale veut réellement protéger les soudanais, ce n’est pas en prenant une décision aussi grave, qui peut se retourner in fine, contre ce peuple éprouvé. Défendre les droits de l’homme c’est bien. En abuser c’est mal. Enfin, la petite corporation des dictateurs africains va comprendre disent les Occidentaux, qui éludent bien sûr le fait que, ces derniers, sont aussi les plus gros investisseurs dans les sociétés occidentales. Et surtout, qu’on ne vient pas demain, nous accuser de néo-colonialisme et bla bla bla, ajoutent-ils.

C’est un très bon exemple selon les instances européennes, qui récitent à gorge déployée, les règles internationales et lois onusiennes. Au titre de la résolution 1593 (2005) du Conseil de sécurité, qui engage le Soudan à coopérer avec la CPI, les autorités soudanaises sont juridiquement tenues d’arrêter toute personne faisant l’objet d’un mandat d’arrêt, entend-on ici et là. Et si on commençait par ceux qui ont organisé depuis bientôt dix ans, les principaux conflits en cours dans le monde, je doute fort que les donneurs de leçons internationaux soient exempts. Pour petit rappel, en Irak, depuis l’invasion américaine, c’est plus de 1 311 700 irakiens tués. Passons.

La vision africaine.

Salam Aleikum, Aleikum Salam. Salutations amères depuis hier en Afrique. Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir... La blogosphère africaine se lâche. Entre certains heureux, d’autres malheureux, c’est un manège indescriptible. Honteux dit un blogueur, hypocrite renchérit un autre, pour fustiger la faiblesse africaine, arguant que Bush mériterait, lui, la CPI, plus que Omar Al-Bachir. Tous les chefs d’Etats africains récusent le mandat d’arrêt, ainsi que les pays du Golfe. Le malaise est présent.

Pour le gabonais Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine (UA), qui n’est pas allé avec le dos de la cuillère, le mandat d’arrêt de la CPI « menace la paix au Soudan ». « Nous constatons que la justice internationale ne semble appliquer les règles de la lutte contre l’impunité qu’en Afrique comme si rien ne se passait ailleurs, en Irak, à Gaza, en Colombie ou dans le Caucase ». C’est quoi ce droit qui ne s’applique qu’aux faibles ? C’est quoi ce droit à géométrie variable ?

Personne n’exonère le grassouillet Omar Al-Bachir, loin s’en faut, mais, il faut arrêter ces indignations sélectives. Le Darfour, semble-t-il, bien sûr des chiffres donnés à la volée par l’ONU, qui parle de 300 000 morts soi-disant, des violés par milliers, et des millions de déplacés, après 6 ans de conflit. Mais, ce n’est pas seulement le fait du Gouvernement soudanais, la région étant infestée de groupes armés rebelles, hostiles à Khartoum.

La CPI selon les africains, c’est la « Connerie permanente internationale ». C’est vrai que ce sont pour la plupart des leaders du tiers-monde, dont africains, qui sont victimes de l’acharnement de cette institution. En revanche, les plus forts, ne sont jamais inquiétés, malgré leurs différents forfaits et méfaits, à travers le monde. Sans doute, ce manichéisme qui ne voit le mal que chez les autres. L’ex-président américain George Bush Jr., ne parlait-il pas de l’axe du bien avec ses guerres préventives ? Ce mandat d’arrêt délivré contre le président soudanais cache aussi, par ailleurs, une forte odeur de pétrole. Son tort ? Celui d’avoir concédé des concessions ad vitam aeternam semble-t-il, à la Chine. Pot aux roses découvert ? Qui avouera cette vision des choses ?

La vérité cachée.

Le pétrole semble être finalement, une malédiction pour tous les peuples africains noirs. La découverte de vastes gisements d’or noir, a aiguisé les convoitises occidentales. Entre posture et imposture, esprit grégaire et arrogance, il faut faire payer au prix fort, ce régime dictatorial, disons-le, qui fait confiance à l’ex géant endormi et aux pieds d’argile il y a à peine 20 ans, la Chine, nouveau pays émergeant et puissance mondiale désormais. Ainsi, cet Occident qui semble aller au chevet des pauvres africains qui meurent de faim, a armé le Tchad et les rebelles du sud-Soudan de feu, John Garant, pour tenter de s’opposer à la percée chinoise dans la région, et faire main basse sur les produits miniers et pétrolifères du Darfour.

La grande discorde entre la communauté internationale et Pékin vous l’avez sans doute compris, c’est le Soudan. Depuis 2004, le Conseil de sécurité de l’Onu, brandit la menace des sanctions sur Khartoum, avec notamment, l’embargo sur les armes. Heureusement que le veto chinois, a toujours protégé l’ex Nubie. Oui, le Soudan est à l’origine du déplacement de milliers de personnes, dans les zones pétrolières. Mais, le Soudan fournit à la Chine, plus de 7% de ses importations de brut. Il y a aujourd’hui, installées au Soudan, pas moins de 14 sociétés chinoises d’importances. Parmi ces dernières, la China National Petroleum Corporation qui a investi des milliards de dollars dans le champ pétrolier de Muglad, qui produit, plus de 500 000 barils par jour, une raffinerie d’une capacité de 2,5 millions de tonnes par an. En plus, la Chine a mis sur pied, un oléoduc long de 1 500 kilomètres pour l’exportation de brut à partir d’un terminal sur la Mer Rouge.

Contrairement à l’Europe, la Chine n’a jamais lié son aide à l’Afrique à des conditions politiques. Les droits de l’homme, la bonne gouvernance et tutti quanti, sont relégués au second plan soit. Mais, en réalité, les autres font-ils mieux lorsque leurs intérêts, même personnels, sont menacés ? Qui ne se souvient de cet homme politique français, plus proche de la péripatéticienne, avide de gain et ne se souciant même pas du travail forcé en Birmanie, qui avait rendu un rapport bidonné pour disculper Total ? Hélas pour les Occidentaux, Pékin n’a qu’une seule exigence, que les pays qu’il aide, ne collabore pas avec le régime dissident de Taipei. Enfin, pour que ce propos n’exonère pas Omar Al-Bachir, voici une vidéo compromettante mais, balayons devant nos portes, aussi.

>>> >>>Allain Jules