jeudi 29 mai 2008

La francophonie parisienne voyage mal

27.05.08 Philippe Madelin

La francophonie est en panne. L’Organisation internationale de la Francophonie passe pour une structure dédiée aux stratégies d’influence de Paris, surtout en direction de l’Afrique. L'heure est au bilan pour l'organisation chargée de la promotion de la francophonie.

A l'occasion du 400e anniversaire de sa fondation, la ville de Québec accueillera en octobre le XIIe Sommet des chefs d’Etat francophones.

Vingt ans après le premier sommet qui s’est tenu à l’initiative du Président François Mitterrand, à Versailles, en 1986, la définition de la place occupée par la francophonie sera une nouvelle fois posée.

Avec deux questions cruciales : la politique étrangère peut-elle encore utiliser la francophonie comme outil de la diplomatie ? Et la francophonie peut-elle perdurer en dehors de la diplomatie française ?

C’est un défaut caractéristique des pouvoirs publics français que de tenter de résoudre un problème en créant une institution.

Puisqu’elle existe, on croit que la difficulté est surmontée, et voici qu’on s’engage dans des manœuvres politiques compliquées pour que vive l’institution et bientôt pour la justifier afin qu’elle survive.

Le cas de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est caractéristique : inventée par le Président François Mitterrand pour organiser la coopération avec les économies pauvres de l’ère francophones, et pour mobiliser dans ce sens les économies francophones riches, elle a été pervertie au point de devenir une structure de médiation politique dirigée par la France, au profit de la France.

Selon le général Emmanuel Beth, directeur de la coopération militaire et défense au ministère des Affaires Etrangères : "Le thème Paix et sécurité tend à prédominer dans les objectifs des institutions francophones : la prévention des conflits précède désormais la gestion de la coopération. L’Organisation internationale de la francophonie joue un rôle accru depuis le développement de la multilatéralisation au cœur de laquelle se trouve la question de la paix et de la sécurité (…) La francophonie apparaît comme un vecteur de retour à l’Etat de droit."

La transformation de l'OIF remonte à la Charte de Hanoï de 1997.

A cette époque, sous l’impulsion de son Secrétaire général, l’Egyptien Boutros Boutros Gali, l’organisation évolue, passant d'une organisation para étatique dont la France était le cœur, à une nouvelle francophonie détachée de la France. On sort, en théorie, d’une organisation dominée par le principe de l’Etat national.

Mais cette identité internationale n'empêche pas le retour des vieux démons.

Bien vite un glissement apparaît. Pour imposer l’utilité de son existence, l’Organisation internationale de la francophonie enfourche un nouveau cheval de bataille : l’action politique au niveau international, axée sur la prévention des conflits impliquant certains de ses membres.

En quelques années, l’OIF devient une sorte de para ONU françafricaine pour la grande satisfaction des hommes politiques français, bien éloignée de la question linguistique commune.

Ainsi, sous un prétexte en soi louable, c’est la question de la francophonie qui se trouve obérée. Pour beaucoup de pays qui adhèrent à l’Organisation internationale de la francophonie, celle-ci peut apparaître comme un outil diplomatique propre à la France, où les autres n’ont guère leur place.

La francophonie est limitée par le complexe de Fachoda.

Elle est cantonnée au rôle d’un instrument destiné à bloquer l’adversaire, à le fixer sur ses positions, à lui interdire l’accès du Pré carré. Etant entendu que l’adversaire est forcément anglo-saxon. Le combat pour la francophonie est tout entier marqué par cette attitude.

Ces évolutions indiquent qu’il n’est pas certain que la France et la francophonie disposent d’une grande stratégie culturelle en faveur du français.

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vendredi 23 mai 2008

La France et l’Angola se pardonnent

23.05.08 rédaction geopolitique.com

Le compte en banque au Luxembourg du président de l’Angola, naguère révélé par geopolitique.com, appartient au registre des sujets que l’on n’évoque plus entre amis (n° 275748 ouvert auprès de la banque BIL). Le président Nicolas Sarkozy effectuait ce matin une visite officielle sur place, à Luanda.

Il s'agissait pour l'Elysée de restaurer des relations diplomatiques écornées.

En cause : l’Angolagate. Un montage rocambolesque.

C’est un trafic d’armes organisée au profit de l’Angola, par des personnalités basées à Paris Moscou et Genève, et consistant à acheminer vers Luanda des stocks militaires russes, payés via des comptes suisses dédiés à la gestion de la dette à l’égard de l’ex-URSS.

Un commerce estimé à 790 millions de dollars ; pour lequel 42 figures françaises du monde des affaires et de la politique comparaîtront, le 3 octobre 2008, devant le Tribunal correctionnel (les dirigeants angolais impliqués ne seront pas jugés).

Durant les six années de procédure judiciaire, les autorités angolaises ont exprimé leur irritation à plusieurs reprises.

En particulier après les découvertes du juge Philippe Courroye sur les systèmes financiers mis en place par l’entourage du président Jose Dos Santos, qui transitaient par le Panama.

Vous pouvez consulter dans notre Base de connaissances, ici, les documents que nous avons obtenus sur ces opérations.

Nicolas Sarkozy, dans une interview parue dans le grand quotidien local Jornal de Angola, a tiré un trait sur ce passé sulfureux « Ce qui est important pour la France et l’Angola c’est de regarder ensemble leur avenir commun » (extrait cité ce matin par le reporter de l’agence Reuters).

Sur le plan énergétique, l’Angola passe pour un émirat du Golfe.

Depuis janvier 2007, le pays adhère à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’Opep. C’est le deuxième producteur de pétrole du continent africain.

Le groupe Total est le deuxième opérateur pétrolier dans le pays, avec 300.000 barils produits par jour.

Le patron du groupe, Christophe de Margerie, qui accompagne Nicolas Sarkozy dans ce déplacement, s’est fixé pour objectif d’atteindre 700.000 barils par jour.

Cette croissance suppose que le gouvernement angolais noue avec le français d'autres accords pour exploiter de nouveaux gisements.

© www.geopolitique.com

En trombe, Nicolas Sarkozy solde les comptes de l’Angolagate

Françafrique, suite et pas fin. Nicolas Sarkozy rend visite aujourd’hui, le temps d’un aller et retour, à son homologue angolais, Eduardo Dos Santos. Il sera question de business, Thales signant un contrat de télécommunications (140 millions d’euros), arrosé d’un zeste d’humanitaire, Total s’engageant à construire quatre écoles. Mais il s’agit surtout de tourner la page de l’Angolagate, une affaire de vente d’armes entre la Russie et l’Angola, négociée en France, qui empoisonne les relations entre les deux pays. Elle va être jugée en octobre à Paris, pendant six mois, avec risque de déballage à la barre. Il était donc grand temps de déminer.

Diplomatie parallèle. Ce marché avait été conclu en 1993 et 1994, pour un montant de 790 millions de dollars (503 millions d’euros), portant sur du matériel militaire issu «de la débandade de l’URSS et du Pacte de Varsovie», selon un intermédiaire, dont 170 000 mines antipersonnel. L’Angola est alors en proie à une guerre civile entre le parti au pouvoir à Luanda, le MPLA, et les rebelles de l’Unita. La France est officiellement neutre, mais le gouvernement Balladur est au bord de l’implosion : François Léotard, ministre de la Défense, reçoit le chef de l’Unita, Jonas Savimbi, au siège du Parti républicain, tandis que Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur, croise Dos Santos (MPLA) dans un grand hôtel parisien. Interrogé sur procès-verbal, Alain Juppé, alors au Quai d’Orsay, affirme que «la ligne diplomatique de la France» consistait à ne «pas armer un camp plutôt qu’un autre». A Matignon, Balladur confirme que «des ventes d’armes à l’Angola étaient exclues.» C’est sans compter sur la diplomatie parallèle chère à Jean-Charles Marchiani, qui s’active en se prévalant de «l’aval de l’Etat français».

Le principal négociateur du contrat d’armement, Pierre Falcone, longtemps en fuite à l’étranger sous couvert d’un passeport diplomatique angolais auprès de l’Unesco, affirme sans rire avoir agi par «devoir humanitaire vis-à-vis de l’Angola». Cohabitation oblige, il aurait rémunéré des lobbyistes de gauche (Jean-Christophe Mitterrand, Jacques Attali…) comme de droite (Jean-Noël Tassez, Paul-Loup Sulitzer…), mais surtout les dignitaires angolais : 55 millions de dollars en virements bancaires, deux millions en espèces plus, selon l’accusation, des «frais aériens, hôteliers, chirurgicaux»… Là encore, il minaude : «C’est pour faciliter les choses et non pour acheter des gens.» Peu importe après tout, car les commissions versées aux Angolais ne sont pas dans la saisine de la justice française - elle ne vise que les rétrocommissions bénéficiant à des décideurs bien de chez nous.

Pétrodollars. L’Angolagate, initiée l’été 2000, a contribué à éliminer Pasqua du paysage politique, au bénéfice de Chirac (pour éviter un parasite au premier tour de la présidentielle…) et Sarkozy (pour récupérer la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine) réunis. L’Elysée veut aujourd’hui nouer avec l’Angola - riche en pétrodollars mais classé 160 sur 177 en terme de développement humain - des relations «décomplexées». C’est le mot.

RENAUD LECADRE
QUOTIDIEN : vendredi 23 mai 2008

jeudi 15 mai 2008

Il faut combattre le capitalisme sauvage

Ici sont données les raisons pour lesquelles il nous faut lutter contre le capitalisme ainsi que 3 solutions possibles pour le vaincre.

1. Raisons de la lutte :

Pour lutter contre le capitalisme et ses abus, nous devons être et rester solidaires, unis et déterminés. Il est clair que cette idéologie a largement montré son incapacité à répondre à la demande et aux besoins des peuples. Seule une très petite minorité profite largement de ce système. Aujourd'hui, le capitalisme est dans une phase sauvage où tout est permis du moment qu'on a de l'argent. Jamais dans l'histoire, une guerre quelle qu'elle soit n'avait fait autant de victimes. Pour ne prendre qu'un chiffre, ce sont plus de 200 millions d'enfants par an, tués dans le monde : "c'est un génocide".

Pratiquement tous les pays sont dotés d'une économie de marché. Les capitalistes et financiers s'y sont engouffrés; le mal est profond. Il joue sur l'égoïsme, le chacun pour soi, la concurrence à outrance, fait ressortir ce qu'il y a de plus noir en chacun de nous. Il pousse les gens à s'affronter, écraser les autres pour avoir plus ou ne pas avoir moins.

Plus grave encore, les groupes financiers, les lobbies achètent les entreprises, les délocalisent dans des pays tels que la Chine; des enfants et des esclaves y sont exploités; ces financiers s'appuyent souvent sur des régimes dictatoriaux tout en utilisant la main d'oeuvre très bon marché. Tout est prétexte pour faire de l'argent au mépris des Droits de l'Homme et des citoyens.

Des guerres sont déclarées au nom des intérêts économiques. Sont alors utilisés des mots cruciaux à nos yeux, Démocratie, Droits de l'Homme, Liberté. Ces mots ne sont que des prétextes pour imposer un système et décrocher des contrats pour les entreprises, les groupes financiers. Si cela ne suffit pas, y est ajouté les mensonges. La guerre en Irak en est le dernier exemple. Ajoutons à cela les injustices, la violence sous toutes ces formes.

Ceux à la tête de ces sociétés et multinationales sont non seulement des esclavagistes mais aussi des criminels. Ils pourraient être jugés pour crimes contre l'humanité mais ils ont et font de l'argent; aussi sont-ils considérés comme personnes à protéger. Tout est fait ou presque pour leur permettre de continuer.

De même, nous sommes confrontés à une dégradation de notre environnement. Cela peut s'avérer pour l'Homme est un désastre écologique à l'échelle planétaire. L'argent étant l'élément moteur de nos sociétés, la pollution et les dégradations de la nature ne sont pas les soucis premiers de ce monde et notamment pour les élites. Pourtant, nous sommes à la veille de catastrophes prédit et annoncées.

2. Les possibles solutions :

Les solutions existent pour lutter contre cette philosophie barbare. Prenons 3 possibilités parmi d'autres.

Possibilité 1 : laisser faire le capitalisme jusqu'à ce que soit prise la décision de l'interdire; cela est dangereux car les problèmes vont croissant, s'accumulent - La prise de conscience risque d'être tardive.

Possibilité 2 : elle passe par les consommateurs que nous sommes. N'acheter seulement ce qui est nécessaire, le plus possible français voire européen. Il ne s'agit pas de faire du franco-français idiot mais de lutter contre les délocalisations, l'esclavagisme, les dictatures comme la Chine, les crimes contre l'Humanité et pour l'environnement.

Cela revient à utiliser le pouvoir économique, notre pouvoir d'achat autrement. Acheter moins et mieux; consommer moins et mieux. Ce qui aura pour effet de préserver au maximum notre environnement. Cela passe donc par chacune et chacun d'entre nous.

Possibilité 3 : la lutte armée avec les guerres civiles et le risque de voir aboutir des guerres entre Etats pouvant aller jusqu'à la guerre mondiale. Ceci est d'autant plus dangereux que nous possédons un arsenal pouvant détruire plusieurs fois toute forme de vie sur la planète.
Si cette possibilité est utilisée, il faudra détruire tous les bâtiments symboles du capitalisme telles que les places boursières. C'est aussi l'arrestation des élites, des financiers, plus généralement de ceux ayant le pouvoir. Ils devront être jugés et condamnés à mort pour leurs crimes. Ceci dit, leurs crimes étant déjà établis, pour gagner du temps, on peut tout simplement procéder à leur élimination directe et physique de leur personne sans qu'il y ait jugement. Nous pouvons considérer qu'ils sont coupables devant l'histoire, ce qui est amplement suffisant pour procéder à leur élimination.

Cette possibilité est certes risquée car elle peut aussi amener des dictateurs au pouvoir. Toutefois, si ce risque est pris, cette solution est la plus radicale et la rapide pour interdire cette idéologie fasciste.

Plus nous serons nombreux, plus cela fragilisera le capitalisme et ceux profitant largement de ce système.

Ce texte est posté sur le Forum de France 2 par un internaute du nom de Clarmin le 15 mai 2008 lors de l'émission A vous de Juger.

http://programmes.france2.fr/a-vous-de-juger/42891816-fr.php

http://forums.france2.fr/france2/avousdejuger/captialisme-derives-sujet_11322_1.htm