jeudi 31 janvier 2008

Compte rendu de la recontre du MDTE




Réfléchir sur la situation du Togo après les législatives d’octobre 2007. C’était le sujet autour duquel, le MDTE (Mouvement citoyen de la Diaspora Togolaise en Europe) a réuni des Togolais et amis du Togo à Paris le 29 décembre 2007 à 15 heures 30 minutes dans la salle des conférences de la Maison de la Mixité. Il était question d’échanger concrètement sur deux thèmes à savoir :

· Analyses et enseignements des élections législatives du 14 octobre 2007.

· Quel fil rouge maintenant après les élections législatives ?

Après l’hymne national, l’Administrateur délégué du MDTE, M. Martin AMOUZOU a pris la parole pour souhaiter la bienvenue à toute l’assistance. Il s’est félicité de la tenue de la rencontre malgré les circonstances difficiles dans lesquelles, elle est organisée. M. AMOUZOU a rappelé que c’est depuis l’année 2006, lors d’une rencontre organisée par le MDTE pour discuter des législatives annoncées au Togo que la question a été posée à savoir : les législatives, un challenge démocratique ou une désillusion de plus ? « A l’époque, on avait opté pour un challenge démocratique tout en étant conscient des risques, en particulier de fraudes et en appelant à la vigilance » a-t-il souligné. Selon ses termes, aujourd’hui, il apparaît clair que les législatives d’octobre 2007 sont une désillusion de plus pour le peuple togolais assoiffé de démocratie et de changement.

Revenant sur le sujet du jour, M. AMOUZOU énonce qu’il s’inscrit dans la continuité puisqu’il faut tirer les enseignements des législatives et tracer la voie à suivre à présent.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, les participants ont été conviés à l’écoute d’une adresse de soutien de Pyramid of Yewe signé par M. Kofi FOLIKPO. Monsieur AMOUZOU a rendu hommage à Pyramid of Yewe pour ce soutien patriotique. Le premier sujet « analyses et enseignements des élections législatives de 14 octobre 2007 » devait être développé par M. OURO DJIKPA qui n’ayant malheureusement pu effectuer le déplacement à Paris, a envoyé sa communication écrite qui a été lue à l’assistance.

Le second sujet « Quel fil rouge maintenant après les élections législatives » a été développé par M. Rodrigue KPOGLI qui, dans une analyse claire, est revenu sur les conséquences des législatives et a évoqué le fil rouge qu’il convient, selon lui, de suivre.

Après les deux présentations, M. Didier AGBODJAN, modérateur de la conférence, a fait une récapitulation des points de vue et a lancé le débat. M. KPOGLI a répondu aux questions qui portaient sur la communication et sur d’autres sujets relatifs à la démocratie et aux droits humains au Togo.

Les échanges ont été vifs et les intervenants se sont tous félicités de l’organisation de cette journée. Les travaux ont pris fin aux environs de 19 heures.

Annexes



1- Discours d’ouverture de M. Martin AMOUZOU, Administrateur délégué du MDTE.

2- Message de soutien de Pyramid of Yewe.

3- Communication de M. Ouro DJIKPA.
4- Communication de M. Rodrigue KPOGLI.

Discours d’ouverture de M. Martin AMOUZOU, Administrateur délégué du MDTE.


Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,Chers Compatriotes, chers Amis du Peuple Togolais,
Un grand merci à vous tous ici présents et à nos invités.

C’est la deuxième fois que notre mouvement organise ces rencontres. Le MDTE veut ainsi donner à la diaspora togolaise et africaine un espace d’échanges, de débats autour de la situation du TOGO. Et si vous le souhaitez, cette rencontre peut être pérennisée en ces lieux. Même si nous ne pouvons pas toujours vous garantir la présence d’invités de marque, votre participation toujours nombreuse sera le gage de l’intérêt que vous portez à notre démarche.
Aujourd’hui, nous avons l’honneur d’accueillir notre compatriote KPOGLI de la JUDA et pour la deuxième fois, le professeur Didier AGBODJAN. En votre nom à tous je les remercie.

Une petite introduction pour situer la démarche du MDTE qui organise le débat de cet près-midi. Le « grand événement » des ces derniers temps au Togo concerne les élections de 14 octobre 2007. Ces élections qui sont elles mêmes, l’aboutissement d’un processus issu de l’APG, plongent le peuple togolais encore un peu plus dans l’incertitude de sa sortie d’une crise qui date de plus de quarante ans.

A quand l’alternance politique démocratique au TOGO pour le mieux être du peuple tout entier ? Les résultats annoncés de ces élections sont ils conformes aux choix exprimés par la majorité du peuple togolais ? Dans la négative, pourquoi en est-on arrivé là ? Autant de questions que tout togolais ou observateur averti est en droit de se poser à l’annonce des résultats des élections du 14 octobre au TOGO.


Au niveau du MDTE, nous voulons loin de la phase émotionnelle réactionnelle de ces événements donner à tous ceux qui le veulent l’occasion d’une analyse lucide sans complaisance sur ces événements afin de tirer pour l’avenir des enseignements nécessaires pour faire émerger aussi au TOGO les aspirations du peuple à plus de dignité, de justice, de liberté et de bonheur.
En première partie sera traité :

· Analyses et enseignements des élections législatives du 14 octobre 2007 avec la contribution du camarade Ouro DJIKPA. En deuxième partie notre ami Rodrigue KPOGLI nous introduira la thématique : · quel fil rouge maintenant après les élections législatives ?


Le Togo comme tous les pays dominés, avait depuis la période de la dictature et depuis le 5 février 2005, le choix entre plusieurs voies pour se libérer, notamment aussi celui d’espérer par la voie des urnes conquérir sa liberté.

Le douzième protocole d’accord entre le RPT et certains partis de l’opposition sous le nom de l’APG offrant cette voie des urnes, un certain espoir a pu être entretenu dans une frange du peuple togolais usé par tant d’années d’efforts de résistances sans résultats probants.

Cet accord sans être un consensus national a pu au cours de sa mise en application captiver l’intérêt du peuple togolais qui avait fini par croire en sa capacité de transformation pour peu que ces élections du 14 octobre 2007 promises se déroulent dans la transparence et la non violence.
En effet le peuple togolais s’est massivement rendu aux urnes ce 14 octobre 2007. Et nous tenons ici à le saluer pour cet acte de grand civisme. On a estimé entre 85 et 95% la participation du peuple à ces élections.

Que signifie cette participation massive du peuple togolais à ces élections ?

· Certainement pas la volonté de reconduire au pouvoir ceux là même par qui viennent ses malheurs depuis plus de 40 ans.


· Elle veut plus sûrement exprimer son grand désir à participer à un changement de gouvernance, pour une alternance politique démocratique au Togo.

Pour le peuple, c’est malheureusement encore une fois mal connaître le cynisme des partisans du statut quo et leurs complices qui ont en main les rênes du pouvoir au TOGO.

Que dire des résultats annoncés, pourquoi en est on arrivé-là, et quel fil rouge suivre désormais ?


Je vous invite alors à écouter l’introduction de ces différents thèmes par nos invités que je remercie encore.


Message de soutien de Pyramid of Yewe au MDTE

Excellences Mesdames et Messieurs les Délégués des Mouvements et Associations de Base du MDTE,Honorables Journalistes,Honorables Invités,Mesdames et Messieurs,

C’est pour Notre Organisation PYRAMID of YEƲE une immense Joie de remarquer que de Bonnes Volontés Patriotiques Togolaises n’ayant aucune ambition politique, politicienne, matérialiste ou carriériste existent toujours parmi les Togolaises et les Togolais de la Diaspora pour rappeler aux uns et aux autres d’OÙ nous venons, ce que nous voulons pour le Peuple Togolais Souverain et QUELLES sont nos VRAIES VALEURS qui font de nous dans la Diaspora les Dignes Représentants du Très Ancien Peuple Togolais Multiethnique EXEMPLAIRE aux Racines Très Profondes.


Nous tenons à rendre un vibrant Hommage aux Organisateurs de cette Rencontre et plus particulièrement à l’Administrateur Délégué du MDTE, Docteur AMOUZOU, pour la Sagesse, la Perspicacité d’Esprit et surtout pour la grande Abnégation à se mettre bénévolement au service du Peuple Togolais Souverain tout en étant loin de son Terroir Natal. Cette Rencontre Citoyenne Togolaise (à l’instar d’autres précédentes rencontres) et les ACTIONS qui peuvent en sortir sont à Nos yeux le seul Espoir que le Peuple Togolais Souverain attend impatiemment depuis 17 ans de Lutte Patriotique sans obtenir le Changement souhaité.Nous souhaitons Plein Succès aux assises de cette Rencontre à Paris et souhaitons vivement que les décisions qui sortiront des assises montrent aux Togolaises et aux Togolais les solutions idoines à une crise togolaise multiforme qui n’a que trop duré.

Nous saisissons l’occasion pour présenter Nos Vœux de Bonheur, de Progrès et de Prospérité à toutes les Togolaises et à tous les Togolais. Bonne et Heureuse Année 2008.

Pour PYRAMID of YEWE


Komdedzi Kofi FOLIKPO,(M.A., Dipl. Inform. UNI)

Coordinateur Général et Porte Parole




Communication de M. OURO DJIKPA Ma contribution à la rencontre du MDTE du 29 décembre 2007 à Paris


Il m’a été proposé d’analyser et de tirer des enseignements sur les élections législatives qui ont eu lieu pas plus tard que le 14 octobre 2007 au Togo et ce, dans le cadre de la rencontre du Mouvement citoyen de la Diaspora Togolaise en Europe (MDTE) à Paris en France. Rencontre pour laquelle je ne pourrais malheureusement pas faire le déplacement, raison pour laquelle j’ai choisi de matérialiser ma vision à travers cette modeste contribution que je voudrais bien partager avec les uns et les autres.

Avant tout, je voudrais tout simplement rappeler qu’il y a de cela un an environ, nous nous sommes retrouvés à Paris et à la même adresse pour réfléchir sur le rôle de la jeunesse dans la refondation démocratique et surtout de savoir si les législatives de 2007 annoncées au Togo portaient en elles, un challenge démocratique ou une désillusion de plus.


Finalement nous avions opté pour le choix du challenge, une manière de soutenir le processus de démocratisation pacifique de notre cher pays qui nous a vus tous naître. C’en était un choix de circonstance ou un choix à défaut. Mieux, j’avais moi-même déclaré solennellement quelques mois auparavant à la dernière rencontre du MDTE à Bruxelles, mon engagement de participer à ces élections en tant que candidat, une chose qui a été bien accueillie par les uns et les autres avec des encouragements à l’appui. Sauf qu’en dernier ressort je me suis désisté pour des raisons personnelles.

Tout compte fait, les législatives dites de la dernière chance ont été organisées contre vents et marrées et se sont déroulées le 14 octobre 2007 et ont vu une forte participation des électeurs, le tout sous l’observation des organisations nationales et internationales.

Le scrutin s’est déroulé dans une certaine quiétude certes, mais le régime en place n’a point hésité pour la énième fois à mettre leur machine à fraudes en marche de telle sorte que les résultats assortis des laboratoires du parti RPT n’avaient rien à voir avec l’expression du choix opéré par le peuple en quête de démocratie et des libertés.



Sur les 81 sièges que comporte l’hémicycle du parlement togolais, cette manière pour le RPT de se tailler la part du lion (50 sièges), accorder 27 à l’UFC, 4 au CAR et 0 siège au reste des partis de l’opposition et à l’ensemble des candidats indépendants n’est rien d’autre qu’une insulte à la conscience et à la dignité du peuple togolais.

Forts des résultats fantaisistes et révoltants issus des législatives du 14 octobre 2007, quels analyses et enseignements pourrions nous tirer d’un tel simulacre électoral ?

Les analyses et enseignements qui peuvent en découler sont divers et variables selon qu’il s’agisse de tel ou tel acteur de la vie socio-politique pris dans la réflexion à savoir :

1- S’agissant du régime en place et par rapport à ce qui s’est passé autour de la date du 14 octobre 2007, je peux aisément dire qu’au Togo même les plus incrédules sont désormais convaincus d’une seule chose, il n y aura plus jamais de compromis en terme de dialogue, d’accord ou quelque chose de semblable entre les tenants du pouvoir rétrograde et l’opposition pour espérer sortir pacifiquement le Togo de sa longue et grave crise qui hypothèque l’avenir de tout un peuple.

2- Concernant les responsables de partis de l’opposition nés dès la révolution du 5 octobre 1990 et au lendemain de la conférence nationale souveraine, je peux dire sans pour autant me tromper qu’à l’exception du leader de l’UFC, la messe de requiem de ceux des autres partis est désormais dite.

3- L’expérience ayant prouvé qu’aucun parti de l’opposition traditionnelle ne saura à lui seul équilibrer un quelconque rapport de force vis-à-vis du régime de la dictature, il sera donc illusoire de croire que l’UFC et son leader pourront à cours ou à moyen terme sauver la terre de nos aïeux du joug d’un régime prêt à se maintenir indéfiniment au pouvoir et ce, au détriment de tout un peuple. En tout état de cause, nous pouvons déjà observer la fin d’une certaine époque de la lutte et d’un certain leadership au Togo.

4- Parlant de l’élite togolaise à l’intérieur du pays comme au sein de la diaspora, celle qui devrait aujourd’hui assumer la relève, incarner l’aspiration de tout un peuple et le conduire vers la terre promise, elle a durant tout le temps péché.

Elle a péché pour n’avoir pas pu en lieu et place des querelles de chapelle, prendre la mesure de la situation en s’organisant comme il le fallait, se fixant les objectifs clairs et nets, se donnant les moyens de sa lutte afin d’équilibrer les rapports de forces capables d’abolir l’ordre ancien de gré ou de force. Aujourd’hui le constat pour cette élite ne peut qu’être amer et désolant :

Non seulement que l’énigme que constitue la crise socio- politique n’a toujours pas trouvé de solutions et qui s’aggrave de jour en jour, mais c’est qu’à côté de cela s’ajoute une nouvelle impasse que sont la résignation et la démobilisation des différentes forces de la société civile que nous sommes.

Je voudrais pour conclure attirer l’attention de tous sur le fait que contrairement à ce que nous avions pu penser il y a de cela un an, les législatives du 14 octobre 2007 sont sorties du cadre d’un challenge démocratique et n’ont été qu’une désillusion de plus, mais la dernière. Comment sommes nous arrivés là ? Comment pourrions nous sortir de cette grande impasse de démobilisation pour enfin retrouver la terre ferme de la lutte, tirer les leçons du passé et engager le mouvement sur de nouvelles bases ? Telles sons les réflexions auxquelles je nous convie, si nous voulons apprendre de nos échecs et par conséquent grandir et renouer un de ces jours avec la victoire.

Tchatikpi Ouro-Djikpa



Communication de Rodrigue KPOGLI, Secrétaire Général de la J.U.D.A lors de la rencontre du MDTE à Paris le 29 Décembre 2007.


Quel fil rouge après les législatives du 14 Octobre 2007 ?

Merci aux organisateurs de cette rencontre.

Merci à Martin AMOUZOU, administrateur délégué du MDTE pour la disponibilité et le courage avec lesquels il dirige le Mouvement.

Merci à toute l’équipe qui travaille au sein de ce mouvement.

Merci à vous tous ici, présents.

Chers compatriotes, nous sommes convoqués à cette conférence pour discuter d’un sujet très important. Il s’agit de notre pays, le Togo. Plus précisément : « quel fil rouge après les législatives du 14 octobre 2007 ? ». En effet, ces législatives sont « anticipées » et viennent de l’APG (Accord politique global) signé en août 2006 entre le pouvoir et l’opposition, les deux parties accompagnées de deux structures associatives. Mais cet accord n’a pas résolu les problèmes suivants :

► les fraudes électorales précédentes, particulièrement celles liées à la présidentielle d’avril 2005.

► la nature du régime ; étant donné que plusieurs modifications constitutionnelles ont entraîné un changement de régime au Togo, y instaurant une sorte de présidentialisme héréditaire.

► la question de l’impunité ; étant donné que le régime togolais est fondé sur la règle de l’impunité. Du père Eyadéma Gnassingbé au fils Faure Gnassingbé, les crimes de sang, les crimes économiques et toutes les violations des droits humains n’ont jamais été sanctionnés. Au contraire, le fils a hérité de feu son père, cette méthode qui permet d’ailleurs au régime de survivre.

► la question de l’armée tant dans sa composition que dans son rôle. La question de son droit de vote n’a pas non plus été discutée ni résolue. Nous pensons et nous avons toujours dit que l’armée togolaise ne doit plus voter.

► la question des fêtes négatives du 13 janvier, du 23 septembre et autres dates dont la célébration est imposée par le RPT. Il est inconcevable qu’après le dialogue, ces dates soient toujours célébrées, sur le dos du contribuable en plus. Les démocrates auraient pu au moins exiger leur suppression pure et simple.

► la question de l’implication de la société civile, de la jeunesse y compris de la diaspora dans la recherche de solutions à la crise togolaise.

► la question de la Constitution et des institutions démocratiques à savoir la mise sur pied de la Cour des comptes et du Conseil économique et social responsables et non inféodés au pouvoir RPT.

► la question des fonds détournés par le régime et ses clans.

Un des problèmes que le camp dit démocrate n’a pas pu résoudre avant, pendant, voire après l’APG est la question de son unité autour d’une plateforme claire et lisible portée par des hommes et des femmes convaincus et représentatifs. Au lieu de cela, le peuple togolais a été convié à un spectacle de division conduisant chacun des partis dits démocratiques à s’engager dans une opération de séduction de Faure Gnassingbé dans le but ultime d’obtenir la primature et des postes ministériels. Comme si l’équation togolaise se posait en ces termes. Dans ces conditions, l’APG était plutôt un accord électoraliste qui n’avait pas réglé les questions de fond. Au contraire, les choses se sont aggravées et au lieu d’affaiblir le pouvoir RPT et d’équilibrer le jeu politique, l’APG l’a requinqué. Ainsi les législatives ont conduit :

1- au renforcement du RPT qui, grâce à des brèches et à la fraude, s’est octroyé 50 sièges sur 81. Ainsi, Faure Gnassingbé peut même se permettre, malgré son illégitimité et ses crimes, de tenir en haleine tout le peuple togolais durant des semaines et de faire le tri au sein de l’opposition pour nommer un premier ministre à sa convenance et pour ses besoins.

2- à la confirmation du morcellement de l’opposition avec le débauchage de certaines de ses personnalités.

3- à l’illusion démocratique au Togo. A vue d’oeil, on a quelques institutions symbolisant un Etat démocratique et on organise souvent des élections. Cependant, le Togo, au fond n’a rien de démocratique. C’est une dictature avec des pratiques mafieuses et clientélistes.

4- à la déception et à la peur au sein du peuple togolais.

5- à l’élimination des partis politiques démocratiques. En attribuant zéro (0) siège à certains partis puis en nommant leurs dirigeants ou membres au gouvernement dit d’ouverture, Faure Gnassingbé semble disposé à travailler avec les responsables de partis d’opposition sans la présence de leurs partis sur le terrain politique.

6- au désarmement et la domestication plus que jamais de la presse togolaise. Ne voulant plus être plus royaliste que le roi, beaucoup de journalistes togolais ont baissé les gants.

7- à la question sur la présidentielle de 2010 qui se pose avec acuité alors que malheureusement le terrain semble aujourd’hui vide.

8- à la faiblesse de la société civile.

9- à la déliquescence du mouvement démocratique qui dans son ensemble ne sait plus quel « fil rouge » suivre.

10- à la confusion quant à la méthode d’accéder à la démocratie au Togo. Sur ce sujet, nous sommes appelés à choisir une voie parmi les trois possibilités : la voie électorale, la voie révolutionnaire et la voie militaire.

11- à la partition de fait du Togo et à la problématique de la conquête du Nord. En effet, si nous suivons bien la méthode du RPT, on s’aperçoit que ce parti s’octroie le Nord du pays et le prend en otage. Dans la réflexion, nous devons intégrer cette question pour définir ce qu’il convient de faire.

Mesdames, Messieurs, la situation de notre pays n’ayant pas évolué positivement après ces législatives, nous sommes donc appelés à continuer la lutte. Il nous faut donc remobiliser le peuple et nous remobiliser nous-mêmes. Cela suppose :

1- la reconstruction du mouvement démocratique, aujourd’hui en panne et ayant même connu trahisons, défections et pertes de toute sorte.

2- qu’on ait un discours clair et lisible suivant une idéologie précise. Ce discours doit être porté par des hommes et des femmes dont l’engagement et la constance ne doivent souffrir d’aucun doute.

3- qu’on ait des instruments de communication avec le peuple. Ces outils doivent non seulement nous servir à véhiculer le discours pour le changement mais aussi à permettre au peuple de dire ses attentes. C’est-à-dire que ces instruments doivent fonctionner suivant un mouvement aller-retour.

4- qu’on ait des militants engagés sur le terrain. Ces personnes doivent être formées et donc capables de défendre la cause commune quelques soient les difficultés auxquelles, elles font face.

5- qu’on ait réglé la question des moyens financiers qui nous manquent tant.

6- que nous disposions des stratèges et des concepteurs de plans non seulement pour la lutte mais aussi et surtout pour la reconstruction de notre pays.

7- la remobilisation de la jeunesse togolaise à travers la mise sur pied des Agora ou des Universités de jeunesse qui serviront de lieu de discussions sur les questions locales, nationales et internationales.

8- qu’on ait revu le rôle des autorités traditionnelles. La chefferie traditionnelle dans notre pays est malade. Elle est même inféodée au pouvoir. Le moment est arrivé de la déconnecter du pouvoir pour lui confier un rôle dans la promotion de la démocratie.

9- qu’on ait une diaspora organisée, engagée et qui fait du lobbying et fournit dans la mesure du possible de la logistique aux personnes et structures sur le terrain. Merci à ceux qui d’ici s’engagent pour le développement du Togo mais nous souhaitons souligner avec force qu’envoyer ou rentrer au pays avec des livres des Occidentaux ne contribue en rien à l’éclosion mentale de la jeunesse. Au contraire, on l’abrutit. Il vaut mille fois mieux envoyer au Togo un seul livre de Cheikh Anta Diop que d’y déverser des tonnes de livres qui nous enseignent à longueur de journée « Abalo et Afi vont à l’école ».

10- qu’on ait fait des étudiants une cible majeure dans la réorganisation du mouvement démocratique.

Mesdames et Messieurs, la question de la présidentielle de 2010 nous est posée. Nous devons y réfléchir puisque 2010, c’est aujourd’hui. Que devons nous faire au moment même où tout semble indiquer que l’opposition togolaise n’arrive pas à établir un bilan clair des ses responsabilités et qu’elle n’ait tiré aucune leçon des expériences précédentes ? Devons-nous, nous engager dans ce schéma de 2010 ou définir nous-mêmes notre propre schéma ?

Voilà quelques uns des points de vue que nous avons voulu partager avec vous. Le débat nous permettra d’approfondir certains points.

Je vous remercie.



Communiqué final du MDTE


MESSAGE AU PEUPLE TOGOLAIS A L’ISSUE DE LA RENCONTRE CITOYENNE DU 29 DECEMBRE 2007 A PARIS.

Togolaise et Togolais de tout pays !Où que tu te trouves, ne laisse à personne de décider à ta place !Prends l’initiative, travaille sans relâche pour libérer ta patrie !


Il y a un an de cela, lors de la dernière rencontre citoyenne du Mouvement de la Diaspora Togolaise en Europe ayant pour thème « les législatives, un challenge démocratique ou une désillusion de plus », nous avions sonné l’hallali sur les risques encourus.Après les élections législatives du 14 octobre 2007, le Mouvement de la Diaspora Togolaise en Europe, à l’issue de la rencontre citoyenne du 29 décembre à Paris, vient livrer son analyse.

* D’abord, nos sincères félicitations au peuple togolais pour sa foi dans le combat qu’il mène inlassablement pour sa survie et celle de la République Togolaise.

* Ensuite, nos sincères remerciements aux forces de progrès qui ont accompagné le processus démocratique jusqu’à son terme, nonobstant de nombreux obstacles.

* Enfin, une évidence : l’Accord Politique Global (APG) est une régression puisque toute cette théâtralisation ne recherche qu’à légitimer le hold-up présidentiel d’avril 2005. Le parti-Etat RPT est bel et bien de retour. Le Togo continue donc de régresser.

En effet, tout porte à croire que nous sommes dans une gestion cyclique du pouvoir au Togo et que nous semblons revenir à présent dans les années 80.Au Togo, nous avons l’art de semer des « story telling », faire pousser des histoires de crise un peu partout et se les raconter. Après plus d’une douzaine de protocoles d’accords, que de temps perdu pour le Togo et les Togolais ! Cela doit cesser !

Pour ce faire, l’émergence d’une nouvelle classe politique s’impose. Une autre certitude éclatante : le Togo ne se relèvera que par l’action des Togolaises et Togolais eux-mêmes et non par une quelconque aide extérieure !

Venons-en à la participation des Togolaises et Togolais de l’extérieur à la vie de la cité.Le Mouvement de la Diaspora Togolaise en Europe propose aux acteurs locaux de la Société Civile Togolaise, la création d’un cadre permanent de consultation de l’ensemble des Togolaises et Togolais de l’intérieur et de l’extérieur dans le but de coordonner nos actions. Véritable catalyseur, ce cadre dynamisera nos activités et permettra la participation de tous au mouvement de libération et de reconstruction du pays.

Ce pont que nous voulons établir entre les Togolais de l’intérieur et de l’extérieur ne peut être organisé que par les intéressés eux-mêmes. Cet exil massif, volontaire ou forcé des togolais de l’extérieur ne résulte-t-il pas de la situation socio politique et économique découlant de la gestion chaotique des affaires du Togo par les gouvernements successifs depuis plus de quarante années ? Alors conscient du rôle que doit jouer la diaspora, depuis sa création, le MDTE œuvre avec d’autres partenaires pour un grand mouvement unifié de la diaspora togolaise indépendant et autonome.

Toute manoeuvre de récupération d’une telle initiative serait irrecevable au sein notre mouvement et de toutes organisations oeuvrant dans l’intérêt supérieur du peuple togolais. Le MDTE est et reste au service du peuple. Il est ouvert au dialogue avec toute entité pour peu que les conditions minimales de transparence soient remplies vis à vis du peuple.

Sur l’exercice du droit de vote des Togolaises et Togolais de l’extérieur, le Mouvement de la Diaspora Togolaise en Europe (MDTE) entend renouveler cette demande auprès des services concernés ; car accomplir ce devoir citoyen, à quelques encablures de la terre de nos aïeux, est aussi important que servir de soupape économique.

Un des gros maux dont souffre le Togo est le manque de transparence. La transparence est comme la lumière qui partout où elle jaillit, dissipe les ténèbres. Au Togo, elle ne peut exister nulle part. Pas plus dans les comptes de l’Etat qu’ailleurs. Et surtout pas dans les élections !

Si la démocratie est le système de gouvernance auquel les peuples aspirent de plus en plus, c’est la transparence qui en est le moteur.C’est pourquoi, le point de départ à nos yeux, pour penser le pardon et la réconciliation au Togo, est de rendre purement et simplement au peuple, sans condition aucune, ce qui lui a été confisqué : la Constitution qu’elle s’est librement donnée en 1992. Nous ne le dirons jamais assez.

Les combines, les envolées lyriques et autres décrets sur des commissions rogatoires à former ici et là pour panser des gangrènes ne relèvent que de la prestidigitation et n’y feront rien !

Pendant que des peuples aux alentours du Togo prennent leur envol du développement avec tous les enjeux que cela suppose, dans un monde de plus en plus globalisé, que nous sert-on si ce n’est un jeu de chaises musicales et du neuf fait à partir du vieux. Dans combien de pays au monde a-t-on vu instaurer à l’Assemblée Nationale que tout se décide par un mode de scrutin à main levée ? Comme si on demandait que les députés dans leurs circonscriptions soient élus à main levée.

Terminons notre propos sur une note d’espoir. La participation massive aux dernières élections prouve à profusion combien le peuple togolais reste déterminé pour le changement.
Compter sur nos propres forces, n’est donc nullement une illusion !

Alors, peuple de la terre de nos aïeux, permettez-nous de vous adresser nos fraternels vœux de Bonne et Heureuse Année 2008, dans la vigueur de la santé, dans la persévérance du combat commun et dans la réussite du dessein collectif.

Fait à Paris, le 29 décembre 2007

Pour le MDTE
Dr Martin AMOUZOU

Administrateur Délégué.

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