mercredi 15 mars 2006

Appel du Gouvernement au retour des réfugiés togolais.

DECLARATION

La J.U.D.A redoute un scénario du Beach à la Togolaise.

Le gouvernement togolais, par une note circulaire, vient de demander à la justice et à tous ses démembrements la cessation de toute poursuite à l’égard des réfugiés togolais au Bénin et au Ghana. Cette mesure, selon le gouvernement, vise à créer un climat de confiance qui favoriserait leur retour au Togo, pays qu’ils ont été forcés à quitter sous peur d’être tués lors de l’accession violente et cynique de Faure Gnassingbé au trône présidentiel hérité de son feu père.

Cette mesure, selon la Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (J.U.D.A), est une diversion étatique car elle ne règle en rien les préoccupations sécuritaires exprimées par les réfugiés. Cette note circulaire ne règle pas non plus la crise de confiance entre le pouvoir illégitime, brutalement assis au Togo et les réfugiés et plus largement le peuple.

La question des réfugiés togolais ne saurait trouver sa solution dans une mesure interdisant à la justice de faire son travail en toute indépendance. Au contraire, cela accentue une fois encore l’impunité contre laquelle l’ensemble du peuple togolais s’insurge depuis des dizaines d’années déjà. Aucun togolais quel qu’il soit ne doit bénéficier de la règle d’impunité s’il est établi matériellement sa responsabilité en toute transparence et légalité. Ce n’est qu’à ce prix que l’Etat de droit émergera au Togo.

La J.U.D.A dénonce donc la mesure du gouvernement qui présente globalement l’ensemble des réfugiés togolais comme des hors-la-loi, craignant la sanction judiciaire pour des faits répréhensibles dont ils se sont rendus coupables. Cette fausse présentation mieux, cette inversion des charges relève de l’art classique qui est celui du Togo d’indemniser les bourreaux pour culpabiliser les victimes. C’est du mensonge pur et simple.

La J.U.D.A estime que nombre de ces Togolaises et Togolais n’ont fui le Togo que parce qu’ils redoutent la mort (et ils n’ont pas tort, puisqu’au moins 500 personnes ont été tuées pour que le Prince soit installé) ou qu’ils avaient été témoins des massacres ou de tout autre acte violant ainsi gravement l’intégrité physique et morale de leurs concitoyens, ou encore qu’ils avaient perdu tous leurs biens matériels (maisons, magasins dynamités, meubles brûlés ou emportés…).

Le gouvernement dans le souci de trouver une solution adéquate à la question des réfugiés doit faire une lecture exacte de la situation fondée sur les différents rapports d’organismes nationaux et internationaux de défense de droits de l’homme y compris le rapport de l’ONU et aussi mettre en œuvre les recommandations contenues dans ces différents rapports.

En conséquence la J.U.D.A:

- estime qu’aussi longtemps que les criminels et autres assassins dans les rangs de l’armée et des milices jouiront de toute impunité voire seront récompensés par une promotion ou par une intégration dans l’appareil étatique, toute autre mesure ne sera que pure digression,
redoute un Beach à la Togolaise à l’image du Congo de Sassou Nguesso,

- demande au gouvernement togolais de sécuriser l’environnement puis signer un accord tripartite (Togo-Bénin- UNHCR) pour un retour volontaire des réfugiés, qui, faut-il le rappeler vivent une situation révoltante et conflictuelle dans les camps au Bénin et mènent une vie de bohème au Ghana où le gouvernement Kufuor refuse toujours de les camper,

- appelle le gouvernement à retirer purement et simplement la mesure pour laisser la justice fonctionner dans les normes démocratiques. Le peuple appréciera,

- exhorte l’ensemble de la société civile togolaise à une mobilisation active sur cette question des réfugiés afin que la démocratie et la paix au Togo soient construites par l’apport de tous.

Fait à Lomé, le 15 mars 2006

Pour la Coordination,

Le secrétaire Général,
Rodrigue KPOGLI

vendredi 10 mars 2006

SOUDAN/DARFOUR : APPEL A CESSATION DES HOSTILITES AU DARFOUR

La force d’interposition de l’Union Africaine à Darfour, arrive en fin de mandat et la question du renouvellement de sa mission se pose. Apparemment les chefs d’Etat africains ne manifestent aucun enthousiasme pour qu’elle soit reconduite. Au contraire, c’est à cœur joie qu’ils entendent placer cette troupe sous le mandat de l’ONU, confirmant ainsi la logique de dépendance et d’infantilisation dans laquelle l’Afrique est depuis la nuit des temps.

Comment, comprendre qu’un continent de 53 Etats dont les richesses financent les budgets de certains pays occidentaux à hauteur de 20 à 40 %, soit incapable de faire sa propre sécurité au point de faire recours à la moindre alerte, à l’étranger. Pendant combien de temps encore allons-nous coucher sur le lit d’autrui ?

Si l’Union Africaine doit être une réalité, il vaut mieux que dès à présent, les dirigeants africains optent pour la rupture, aussi pénible soit-elle. Il n’y aura pas d’Afrique libre et unie tant que nous nous placerons sous tutelle. Il n’y aura pas d’Afrique démocratique et forte tant que nous montrerons notre incapacité à résoudre nos difficultés par nous-mêmes. Il n’y aura pas d’indépendance et d’autodétermination de l’Afrique tant que notre sécurité sera entre les mains des forces étrangères.

La liberté a un coût, l’indépendance a un coût. Et tous les peuples d’Afrique doivent être convergés dans ce sens. Que nous ont apporté les armées étrangères ? De la désolation et la strangulation de toute l’Afrique à travers le pillage de ses ressources.

Il est temps de comprendre que nous sommes dans un monde où seuls les faibles sont appelés à disparaître sauf à s’unir véritablement. C’est pour cela que la Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique appelle les frères ennemis soudanais à mettre fin à la violence et à l’autodestruction. Massacrer certaines populations de notre microcosme commun, n’est pas une preuve de bravoure.

Les frères ennemis soudanais doivent cesser la bataille car c’est justement ces comportements irresponsables qui favorisent le néocolonialisme. Le pouvoir soudanais doit se montrer à la hauteur de la mission de protection des personnes et des biens sous son autorité. Armer une partie contre une autre pour assouvir des ambitions nocturnes n’est pas responsable non plus. Mieux, c’est faire montre d’une certaine myopie intellectuelle alors que l’Afrique est assaillie de toute part et que seul un rassemblement fondé sur les valeurs cardinales de solidarité, de paix, de justice et de dignité humaine constitue le remède.

Nous ne pouvons pas être des acteurs de la reconquête de notre Afrique. Nous ne pouvons pas continuer à être les fossoyeurs de notre propre devenir.

L’Union Africaine doit prendre ses responsabilités en faisant en sorte que le Darfour n’échappe pas à son contrôle. A défaut, elle doit disparaître tout simplement. Cela permettra aux Africains de savoir à quoi s’en tenir exactement. Puisque chaque fois qu’il y a un conflit, l’Union Africaine démontre son incapacité à le régler, il en est de même pour les ensembles sous régionaux le composant.

Pour une fois encore, la Jeunesse africaine est interpellée. Elle doit sortir de son mutisme. Le temps est à l’action à jamais.

Fait à Lomé le 10 mars 2006

La coordination
Le Secrétaire Général,

Rodrigue KPOGLI