vendredi 7 octobre 2005

La J.U.D.A interpelle les "chefs d'Etat" africains sur le drame de l'immigration

DECLARATION

La Jeunesse Unie pour la Démocratie –J.U.D.A- est très préoccupée de la situation des centaines d’Africains entassés derrière les grilles de la frontière espagnole dans l’espoir d’accéder à l’Europe pour enfin vivre. La résurgence ces derniers temps et ceci de façon massive du phénomène de l’immigration clandestine de jeunes africains est le témoignage des ravages causés par les tyrannies africaines chapeautées par un certain nombre de pays occidentaux néo-colonialistes.

Quarante ans après les indépendances, que des milliers de jeunes africains cherchent à quitter massivement le continent pour survivre, cela indigne, ulcère et révolte. C’est là aussi la preuve palpable de l’échec de la "classe dirigeante africaine". Et dans ces conditions il faut que les dirigeants et l’ensemble de "l’élite africaine" éprouvent de la honte. Pendant que certains jeunes Africains affrontent les balles meurtrières de la police espagnole et que d'autres meurent dans le désert saharien, les "chefs d’Etats africains" se contentent de savourer le champagne et de roupiller dans les fauteuils douillets de leurs palais attendant d’être ‘’réélus’’ à la suite de parodies d’élection.

Cette année encore, à l’échelle continentale, des élections à coûts de milliards sont organisées sans réelle avancée démocratique et aux lendemains sanglants et meurtriers. Logiquement la J.U.D.A se demande, s’il ne serait pas plus utile d’injecter ces sommes astronomiques dans la création d’emploi, des centres de formation, des infrastructures de transports, des centres de santé et de production d’eau potable ainsi que dans le développement de l’agriculture plutôt que de les galvauder ainsi pour des farces électorales en faveur des rois et autres princes africains qui sont « élus » d’office.

Tout en condamnant énergiquement la brutalité voire le racisme des polices espagnole et marocaine, la J.U.D.A. interpelle la conscience des dirigeants africains sur la question. Elle demande donc :

1- aux "chefs d’Etat et de gouvernement" africain de :

• mettre fin à la tyrannie, aux conflits, à la mauvaise gouvernance, au vol, au gaspillage et au bradage des richesses qui rendent la vie impossible en Afrique,

• rapatrier le plus vite possible ces frères et leur garantir les conditions minimales de vie,

• définir de véritables politiques de jeunesse fondées sur l’emploi, la santé l’éducation et le respect de la dignité humaine,

• cesser d’errer de sommet en sommet en ergotant autour des vrais problèmes de l’Afrique,

• créer rapidement les conditions politique, sociale et économique propices à éviter à notre jeunesse des aventures suicidaires,

• associer les jeunes aux prises de décisions à tous les niveaux,

• rompre d’avec le leadership de verbalisme pour un leadership d’actions en vue de mettre en œuvre les différents plans nationaux et continentaux de développement

2- à la Jeunesse africaine de :

• rejeter ces errements honteux qui ne font que mettre l’Africain dans une position de sous-homme,

• repousser cette tentation de vider l’Afrique car elle ne constitue guère la solution à nos maux. Au contraire, notre salut est plutôt dans un regroupement solide et une solidarité agissante de l’ensemble de la Jeunesse Africaine pour renverser la tendance,

• prendre ses responsabilités pour accomplir sa mission de conquête et de sauvegarde de la démocratie ainsi que du développement en Afrique tout comme la génération des années 60 s’est battue pour les indépendances et celles des années 90 pour le multipartisme,

• s’engager plutôt dans la lutte contre la corruption et tout autre malversation en Afrique pour réduire le fossé social entre les dirigeants et les peuples,

• comprendre enfin que notre génération ne doit pas être une jeunesse fugitive mais plutôt une génération engagée pour un panafricanisme démocratique et intégral.

3- aux pays occidentaux de :

• cesser de soutenir les dictatures africaines, créatrices de misère ; ceci pour permettre aux peuples de choisir librement leurs dirigeants et les récuser lorsqu’ils échouent dans leur mission,

• mettre fin au pillage des richesses africaines car aussi longtemps que ce système perpétuera, l’occident sera envahi par des milliers d’Africains en quête légitime de meilleures conditions de vie.

Fait à Lomé le 07 octobre 2005

Pour la Coordination

Le Secrétaire Général,

Rodrigue KPOGLI

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